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Qu’est-ce que la fièvre du printemps?

Ça dépend de l’époque. Autrefois, ce qu’on nommait fièvre du printemps ressemblait étrangement au trouble affectif saisonnier (voir Est-ce que l’hiver vous donne les bleus?). Il aurait été impensable, avant l’arrivée de l’aspirine et des antibiotiques, de coller le nom de fièvre à quelque chose de positif ou d’heureux: la fièvre était alors annonciatrice de mort! L’emploi de ce mot dans le sens de chaleur et intensité et associé au plaisir (comme dans la fièvre de la danse) est très contemporain.

Ça dépend aussi du printemps! Lorsque le soleil tarde et que le temps et les terrains sont gris, la définition d’autrefois peut encore s’appliquer. Le moral ressemble alors au temps qu’il fait… gris!

Par contre, ce qu’on nomme aujourd’hui fièvre du printemps est, à l’opposé, plutôt joyeux. Avec l’arrivée du printemps, le froid s’en va, la lumière augmente, le vert réapparaît, la vie renait… et nous aussi. On se sent plein d’énergie, on a plus d’entrain, on sort plus, on remise tuques et manteaux et la peau refait surface…

Est-ce un mythe, une excuse qu’on se donne pour fêter?

La fièvre du printemps est bien réelle. Il semble que plus on a souffert du trouble affectif saisonnier, plus le printemps a un effet euphorisant! L’explication en est simple. Le blues de l’hiver est dû à la noirceur prolongée qui entraine une augmentation de la sécrétion de l’hormone mélatonine (hormone du sommeil ou hormone de la noirceur). Cette hormone, qui ne devrait être sécrétée que le soir et la nuit, continuerait d’être sécrétée durant la journée lors des temps gris et des trop courtes journées de l’hiver.

Dès que le temps s’éclaircit, que les journées rallongent, et surtout que l’intensité du soleil augmente, le cerveau comprend que la journée est bien commencée. Il arrête la production de la mélatonine et HOP! On se réveille d’une hibernation de quelques mois.

Retour du soleil et de la vitamine D

Saviez-vous que, à toute fin pratique, aucun rayon ultraviolet (UVA & UVB) ne nous atteint entre l’équinoxe de septembre et celle de mars? Durant les mois d’hiver, les rayons UV rebondissent sur l’atmosphère. Le phénomène est le même que lorsqu’on fait passer la lumière blanche dans un prisme: ce sont les longueurs d’onde les plus longues qui sont le plus déviées, donc les bleus, les violets et les ultraviolets.

Même au plus fort de l’été, sous nos latitudes, les UVB ne nous atteignent qu’un maximum de 4 heures par jour, soit entre 10h et 14h environ.

Les UVB sont les rayons responsables de la fabrication de vitamine D dans notre peau. Oui, oui, ces mêmes UVB dont on nous exhorte à nous protéger si l’on ne veut pas brûler (pas en enfer, mais c’est presque aussi pire). Ils sont dangereux! Ils causeraient le cancer!

Pour un usage intelligent du soleil

L’industrie des lotions solaires est florissante! Dans son propre intérêt, elle nous martèle sans cesse le même message, nous enjoignant de nous protéger du soleil avec des crèmes solaires de plus en plus fortes. Autrefois, un écran total avait un FPS (facteur de protection solaire) de 15. [Théoriquement, le FPS représente le facteur par lequel on peut multiplier le temps d’exposition au soleil avant de brûler. Par exemple, si vous pouvez normalement vous exposer 30 minutes au soleil sans lotion solaire avant de brûler, avec un FPS 15, vous pourriez y rester… 7h30!!!] De nos jours, un écran total a un FPS de l’ordre de 60… Mais, de toute façon, aucune lotion ne dure 8 heures ou plus!

Le problème est qu’un écran solaire, surtout s’il est appliqué 30 minutes avant de sortir tel que recommandé, empêche complètement la fabrication de la vitamine D!

On sait donc que les UVB sont responsables de la production de la vitamine D, qu’ils ne se rendent jusqu’à nous qu’entre 10h et 14h (environ 6 mois par année), et qu’ils peuvent causer des coups de soleil qui ont parfois des conséquences sur notre santé. Mais alors…

Que faire ?

Pour obtenir la vitamine D dont votre corps a besoin, il faut s’exposer au soleil à tous les jours, sans protection, suffisamment longtemps pour NE PAS brûler, soit environ 20 minutes.

Les écrans solaires doivent être utilisés avec intelligence, avec parcimonie. Vous connaissez votre type de peau! Lorsque vous sortez prendre une marche de 20 à 30 minutes sur l’heure du dîner, vous n’avez peut-être besoin que d’un petit pois de lotion solaire sur le nez et/ou d’un chapeau? Si l’exposition se prolonge un peu, utilisez une lotion contenant un FPS de 8, par exemple. Elle laissera passer quelques-uns de ces rayons nécessaires à la bonne santé. Les écrans solaires devraient être réservés aux expositions de plusieurs heures. Les seules personnes qui devraient utiliser les écrans totaux sont celles qui ont des réactions allergiques au soleil.

Je connais des enfants dont la peau garde une couleur pinte de lait écrémé (blanc bleu 😉 ) à l’année! Ça n’est pas naturel! Connaissez-vous l’expression un teint santé? Et aussi avoir le teint pâle? D’expérience, on sait qu’un teint légèrement hâlé est plus sain qu’un teint blanc.

Une fièvre printanière bien québécoise

La flore du Nord-Est de l’Amérique du Nord recèle une plante merveilleuse: l’érable à sucre. Le sucre du pays qu’on en tire apparaît en même temps que la fièvre du printemps. Ce sucre, au-delà de son contenu en sucre, a des propriétés fascinantes. À part son goût qu’on peut mettre à toutes les sauces (littéralement), il a une activité antioxydante puissante similaire à celle des framboises.

De nouvelles recherches effectuées à l’INAF (Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels, Université Laval), par Yves Desjardins PhD et son équipe, ont identifié dans le sucre d’érable une nouvelle molécule qui améliore la sensibilité à l’insuline. Il s’agit d’une hormone végétale (l’acide abscissique) qui améliore la sensibilité des récepteurs à l’insuline ainsi que la sécrétion d’insuline. Résultat: le sucre d’érable est plus facile à métaboliser que bien d’autres sucres…

Bon printemps!

Références:

Fièvre du printemps

1. L’énergie du printemps par Lucie Gauthier, psychologue, dans journal Liaison, Université de Sherbrooke: http://www.usherbrooke.ca/liaison_vol38/n17/a_psych17.html

2. Fact or Fiction?: ‘Spring Fever’ Is a Real Phenomenon par Christie Nicholson dans American Scientific. http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=spring-fever-means-lighter-moods-and-more-love

3. Science of spring fever, The Times online de Londres, UK.

http://www.timesonline.co.uk/tol/news/uk/health/article699823.ece

Soleil

4. Lips P. Vitamin D physiology. Prog Biophys Mol Biol. 2006 Sep;92(1):4-8. Epub

2006 Feb 28. Review. PubMed PMID: 16563471.

5. Hall LM, Kimlin MG, Aronov PA, Hammock BD, Slusser JR, Woodhouse LR, Stephensen CB. Vitamin D intake needed to maintain target serum 25-hydroxyvitamin D concentrations in participants with low sun exposure and dark skin pigmentation is substantially higher than current recommendations. J Nutr. 2010 Mar;140(3):542-50. Epub 2010 Jan 6. PubMed PMID: 20053937; PubMed Central PMCID: PMC2821886.

6. Zittermann A, Gummert JF. Sun, vitamin D, and cardiovascular disease. J Photochem Photobiol B. 2010 Jan 22. [Epub ahead of print] PubMed PMID: 20138781.

Sirop d’érable

7. Legault J, Girard-Lalancette K, Grenon C, Dussault C, Pichette A. Antioxidant Activity, Inhibition of Nitric Oxide Overproduction, and In Vitro Antiproliferative Effect of Maple Sap and Syrup from Acer saccharum. J Med Food. 2010 Feb 4. [Epub ahead of print] PubMed PMID: 20132041.

8. Le sirop d’érable fait ses preuves par Annie Morin dans Le Soleil, 20 mars 2010

5 commentaires

  1. Bon matin – je vais à la cabane la semaine prochaine – vous parlé du sucre d’érable – quand est-il du sirop – J’en achète pour ajouter au yogourt??? Aussi j’aime beaucoup l’eau d’érable – A-t-elle des propriétés valables??? Je dois vous dire que j’ai éliminé tous le sucres et que je n’ai plus de douleurs d’arthrite – Avec la vitamine -D- 1,000 unités par jour + 10,000 tous les lundis – Je me porte à merveille et n’ai plus aucun goût pour les aliments sucrés – Merci

    1. Bonjour Ghislaine,
      Tant que le sirop est pris avec modération et/ou occasionnellement, pas de problème. L’eau d’érable… n’en abusez pas. Elle peut être laxative.
      Santé!

  2. Bon matin – je vais à la cabane la semaine prochaine – vous parlé du sucre d’érable – quand est-il du sirop – j’en achète pour ajouter au yogourt – aux céréales? – Aussi j’aime beaucoup l’eau d’érable – A-t-elle des propriétés valables? Je dois vous dire que j’ai éliminé tous les sucres et que je n’ai plus aucune douleurs d’arthrite – Avec l’ajout de vitamine -D- 1,000 unités par jour + 10,000 tous les lundis – Je me porte à merveille et n’ai plus aucun goût pour les aliments sucrés – Merci

  3. Bonjour,

    Votre site est très intéressant et précieux de nos jours !

    Vous parlé des bienfaits du sucre d’érable, le meilleur sucre pour la métabolisation.
    Tenez-vous compte de la stévia, à la mode, qui semble être très bonne par raport au sucre raffiné. Mais qu’en est-il par rapport à la métabolisation en comparaison avec l’érable, svp ?

    Merci d’avance!

    Aline Bénard, France.

    1. Bonjour Aline,
      Vous me prenez en flagrant péché de chauvinisme… 🙂
      Dans les sucres, l’érable fait bonne figure, surtout parce qu’il est brut et qu’il contient certaines molécules qui aident son métabolisme. Par contre, le sucre d’érable est et restera toujours un sucre…
      Le stévia n’est pas un sucre. Il agit comme édulcorant, mais n’a pas de valeur calorique en soi. Par contre, comme tous les édulcorants, il ne faut pas en abuser parce qu’il peut truquer votre corps à percevoir des sucres là où il n’y en a pas.
      Dans le meilleur des mondes, on devrait tenter de minimiser la consommation d’aliments au goût sucré.
      Santé!

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