Cliquez ici pour écouter ma chronique du 18 mai à L’après-midi porte conseil.
Souffrez-vous de symptômes inexpliqués comme:
· des fatigues importantes?
· des maux de tête fréquents?
· des rougeurs?
· des irritations de la peau ou de l’urticaire?
· des douleurs diffuses?
Lorsque vous entrez dans certains édifices ou certains magasins, comme des parfumeries, des magasins de chandelles ou encore des quincailleries, avez-vous:
· les yeux qui piquent?
· des maux de têtes?
· des quintes de toux?
Réagissez-vous violemment à des produits qui, autrefois, ne vous faisaient aucun effet?
Est-ce que ces réactions affectent votre qualité de vie, vos activités? Est-ce qu’elles vous empêchent de travailler?
Vos symptômes laissent-il votre médecin perplexe?
Vous a-t-on dit que vos symptômes sont psychosomatiques? Ou que ce n’est certainement pas si grave que ça!
Vous souffrez peut-être d’hypersensibilité environnementale (HE).
De plus en plus fréquent!
Les HE font partie de ces problèmes d’intolérance et de sensibilité dont la fréquence augmente de façon pandémique.(1) Il n’y a pas si longtemps, peu de gens rapportaient des allergies ou des intolérances. Maintenant, il est presque de routine de demander à nos invités s’ils sont allergiques ou intolérants à quelque chose.
En 2007, Statistique Canada dévoile que jusqu’à 3% des canadiens ont reçu de leur médecin un diagnostic d’hypersensibilité environnementale (HE) ou de sensibilités chimiques multiples. L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) menée en 2005 par Statistique Canada recense plus de 170 000 québécois qui souffrent d’HE et la décrive comme une «condition de santé chronique qui dure plus de 6 mois et a été diagnostiquée par un médecin». Le plus alarmant est que cet état n’est, dans la majorité des cas, ni correctement diagnostiqué, ni traité.
Qu’est-ce que l’hypersensibilité environnementale ?
Les hypersensibilités sont des réactions très fortes à des substances de tous les jours. Elles apparaissent habituellement après une exposition aiguë aux pesticides ou aux solvants, mais elles peuvent se manifester longtemps après l’événement déclencheur. L’intoxication peut aussi être graduelle (exposition répétée) et s’étendre sur plusieurs années. Il existe même des hypersensibilités aux champs électromagnétiques.
Selon l’Association pour la santé environnementale du Québec (http://www.aseq-ehaq.ca/ma_es/es_def_fr.php):
«Les hypersensibilités environnementales peuvent survenir lorsque des personnes deviennent sensibles à des substances ou à des facteurs de la vie quotidienne et à des niveaux bien en deçà de ce qui est considéré comme acceptable par des gens normaux. Les réactions d’hypersensibilité peuvent être déclenchées par des produits parfumés (produits personnels – shampoing, antisudorifique, crèmes, etc. – eau de Cologne, adoucisseur de vêtements, etc.), des produits de nettoyage, des détergents, des peintures, des produits dérivés du pétrole, de la fumée de cigarette, des pesticides, des animaux domestiques, des plantes, des solvants, des radiations électromagnétiques, des moisissures, de la nourriture ou des additifs.»
Les symptômes sont à ce point débilitants que les personnes atteintes en perdent souvent leur emploi et doivent limiter leurs activités et exiger de leurs proches qu’ils ne portent pas de parfums, par exemple. La douleur et la fatigue sont deux symptômes qui peuvent être très incapacitants.
Décrites pour la première fois au début des années 50, les HE ne sont toujours pas reconnues par tout le corps médical. Au Canada, elles le sont par la Commission des droits de la personne (http://www.chrc-ccdp.ca/legislation_policies/policy_environ_politique-fr.asp?lang_update=1) et par le corps médical de Nouvelle Écosse (Nova Scotia Environmental Health Centre). Malheureusement, peu de médecins en connaissent suffisamment sur cette condition parce qu’il y a un manque de volonté politique, de sensibilisation publique, de formation médicale et de centres de traitement dédiés.
L’hypersensibilité environnementale porte plusieurs noms
· Sensibilités chimiques multiples
· Intolérance environnementale idiopathique
· Syndrome d’allergie totale («allergie au 20e siècle» a aussi été utilisé à l’époque)
D’autres maladies sont très étroitement liées à la HE (http://www.aseq-ehaq.ca/ma_cn/pdf/Fact_sheet_May_12_2010_fr.pdf):
· Fibromyalgie
· Encéphalomyélite myalgique
· Fatigue chronique
Poser le diagnostic
Le diagnostic d’hypersensibilité environnementale est posé sur la base des symptômes cliniques énoncés plus haut et des critères suivants (tirés de http://www.aseq-ehaq.ca/ma_es/diag/es_diag_fr.php):
· Les symptômes peuvent être reproduits.
· La condition est chronique.
· L’exposition à de faibles doses (plus basses que la tolérance antérieure ou communément tolérées) provoque des symptômes.
· Les symptômes diminuent ou disparaissent lorsque les irritants sont éliminés.
· Des réactions à des produits chimiques non reliés surviennent.
· Les symptômes touchent des organes multiples.
Un exemple
Voici un exemple rapporté dans les bases de données médicales (PubMed). Un ouvrier de 37 ans qui travaillait en ventilation, chauffage et climatisation a développé des symptômes complexes et multiples: respiratoires, musculaires, squelettiques et nerveux. Parce que ses symptômes touchaient plusieurs organes et n’étaient reliés à aucune maladie organique, il a reçu un diagnostique de sensibilité chimique multiple.(2)
L’association pour la santé environnementale du Québec (ASEQ)
L’association pour la santé environnementale du Québec (http://www.aseq-ehaq.ca/) vient en aide aux gens atteints de HE par divers moyens (http://www.aseq-ehaq.ca/ma_wwa/wwa_pa_fr.php): éducation, services de support, journal, ainsi que diverses initiatives comme des logements sains.
Une conférence sur le sujet à Montréal
L’ASEQ présente une conférence en anglais avec traduction simultanée: «Toxic Trespass: Effects on Human Health» (Atteinte toxique : effets sur la santé humaine) par Dr John Molot, le 28 mai 2011 à l’Université Concordia, 1455 bl de Maisonneuve Ouest, Montréal, local H-110, de 12h à 14h. La conférence sera suivi d’une marche jusqu’au 2001 avenue McGill College où le député Dr Amir Khadir s’adressera aux participants.
Dr John Molot est médecin à la Environmental Health Clinic at Women’s College Hospital à Toronto. Il est membre du comité sur la santé environnementale du Collège de médecins de famille de l’Ontario. Tous les détails sur: http://www.aseq-ehaq.ca/ma_wwd/Events/ES_day_May_28th_fr.pdf
Références:
1. Genuis SJ. Sensitivity-related illness: the escalating pandemic of allergy, food intolerance and chemical sensitivity. Sci Total Environ. 2010 Nov 15;408(24):6047-61. Review. PubMed PMID: 20920818.
2. Kipen HM, Fiedler N. A 37-year-old mechanic with multiple chemical sensitivities. Environ Health Perspect. 2000 Apr;108(4):377-81. PubMed PMID: 10753098; PubMed Central PMCID: PMC1638023.
3. Phillips T. Debating the legitimacy of a contested environmental illness: a case study of multiple chemical sensitivities (MCS). Sociol Health Illn. 2010 Nov;32(7):1026-40. doi: 10.1111/j.1467-9566.2010.01255.x. PubMed PMID: 21039616.
4. Das-Munshi J, Rubin GJ, Wessely S. Multiple chemical sensitivities: review. Curr Opin Otolaryngol Head Neck Surg. 2007 Aug;15(4):274-80. Review. PubMed PMID: 17620903.
5. Sparks PJ. Diagnostic evaluation and treatment of the patient presenting with idiopathic environmental intolerance. Occup Med. 2000 Jul-Sep;15(3):601-9. Review. PubMed PMID: 10903553.
Avez-vous reçu mon dernier courriel?
Bonjour Nicole
Comme mentionné dans la section me joindre, Je ne réponds pas aux courriels pour des questions personnelles. Si vous le désirez, on peut prendre rendez-vous pour une consultation.
Santé!
Pour votre info:
Le 13 mai 2011, une délégation d’un regroupement international fut reçue à l’O.M.S. (Organisation Mondiale de la Santé) par le Dr María Neira, Directrice de Santé Publique et d’Environnement, pour une reconnaissance officielle par l’O.M.S. du Syndrome de l’Hypersensibilité Chimique Multiple et du Syndrome de l’Electrosensibilité, à l’instar du Syndrome de Fatigue Chronique et du Syndrome de Fibromyalgie répertoriés dans la classification internationale des maladies – ICD10. Plus de 200 experts de santé environnementale, 26 pays et plus de 240 ONG, fondations et partenariats du domaine de la santé environnementale et de l’environnement ont rejoint ce regroupement international.
Plus de détails :
Les associations de malades et le RES demandent à l’OMS la reconnaissance des Maladies environnementales
http://www.contaminations-chimiques.info
http://www.aeha-quebec.ca/indexFr.php
http://www.ehaontario.ca
http://www.mcs-america.org
International MCS/EMS awareness
World Health Organization Meeting on May 13th to Add New Diagnostic Codes for Existing Disorders
Bonjour Jean-Yves,
Dans le présent article est est mention HE qui ne semble pas inclure les allergie alimentaires. Cependant de nos jours on entend aussi parlé de plus en plus d’allergie alimentaire, entre autre chez les jeunes. Pourtant lorsque j’étais aux primaire et aux secondaire (j’ai 42 ans), les cas d’allergie alimentaire se faisaient rares.
Aussi je me demandais si les allergies au lactoses ne seraient pas lié à un quelque chose d’autre que le lait lui même?
Gilles Lamontagne
Bonjour Gilles,
1- on n’est pas allergique au lactose, mais plutôt intolérant. L’intolérance vient du fait que les individus ne sécrètent pas assez de lactase, une enzyme, pour digérer ce sucre, le lactose, ce qui entraine des ballonnements et des fermentations intestinales.
2- L’augmentation des allergies et intolérances alimentaires est préoccupante. Le problème est qu’au delà du constat, il n’y a pas de consensus sur le pourquoi. Donc pas d’action.
Les sources possibles de ces allergies, selon les différentes thèses, seraient :
l’aluminium
les vaccins
l’usage des antibiotiques
les additifs alimentaires
le stress
la pollution et les diverses substances chimiques de notre environnement,
etc.
Allez savoir ce qui est vrai… Sauf peut-être le principe de précaution
Santé !