• Recherche

Les organismes génétiquement modifiés (OGM) représentent un enjeu de taille qui soulève des passions. Des passions qui, elles, suscitent des débats, mais des débats à armes complètement inégales.

D’un côté, nous avons des multinationales aux fonds illimités, aux ressources qui dépassent l’imagination, et à l’éthique… disons simplement qu’elle n’a aucune commune mesure avec la nôtre.

De l’autre, nous avons de nombreux citoyens, certains très bien informés, d’autres moins, qui sont inquiets des effets plus que probables de ces OGM sur notre santé, sur nos environnements locaux et globaux. Une population inquiète à propos des méthodes utilisées par les multinationales pour manipuler l’opinion publique et celle de nos dirigeants, inquiète des demi-vérités et des doubles discours, de la motivation réelle de ces compagnies.

Les avantages des OGM

On nous affirme haut et fort que les OGM vont sauver la faim dans le monde, améliorer la qualité de vie des populations des pays en développement, réduire la consommation de pesticides, prévenir la cécité des enfants du tiers-monde, accroitre la production et les revenus des agriculteurs, etc. Pourtant, quand on épluche un tant soi peu ces affirmations, force est de constater que les pays en développement qui ont essayé d’utiliser les OGM n’en ont pas retiré les bénéfices escomptés…

Mordre la main qui nourrit

On n’a peu ou pas entendu parler, ici, du cas des producteurs agricoles aux Indes qui se suicident par milliers parce qu’ils se sont endettés pour produire des plantes GM. Pourquoi se sont-ils endettés?

· Les cultivars GM sont beaucoup plus onéreux que les cultivars traditionnels parce que les semences produites par ces plantes sont stériles. Les cultivateurs ne peuvent donc les réutiliser et doivent racheter, année après année, de nouvelles semences.

· Les cultivateurs doivent absolument acheter leurs engrais et pesticides (dont l’utilisation a plutôt augmenté que diminué) de la compagnie qui leur vend les semences…

· Les variétés GM utilisées en Inde tolèrent moins bien la sécheresse que les variétés traditionnelles, d’où des pertes de revenus.

· Les insectes et mauvaises herbes résistants aux OGM et à leurs pesticides sont en augmentation.

C’est un véritable cercle vicieux. Il semble bien que les producteurs d’OGM ne se soucient nullement de leurs clients et qu’ils croient au dicton : Un de perdu, dix de retrouvés!

Certains cultivateurs se sont même immolés en buvant ces fameux pesticides, en un ultime effort pour dénoncer les multinationales responsables. Entre 1997 et 2007, plus de 182 000 (environ 50 par jour) fermiers Indiens se sont suicidés pour les raisons énumérées ci-haut. Voici trois articles qui traitent de ce sujet:

· Mercola: Could Monsanto Be Responsible for One Indian Farmer’s Death Every Thirty Minutes?

· BBC: Report sought on India farm suicides

· Le Grand Soir : Toutes les demi-heures: Écrasés par les dettes et les réformes néolibérales, les fermiers indiens se suicident à une vitesse ahurissante (Democracy Now !)

Un exemple américain à suivre

Le Non GMO Project (NGP) est une organisation collaborative qui a pour but de:

1. Préserver et développer des ressources de produits garantis sans OGM;

2. Éduquer les consommateurs à propos des OGM;

3. Fournir des choix de produits où l’absence d’OGM est vérifiée.

Le NGP croit fermement à l’éducation et au choix éclairé des consommateurs. Ce sont les consommateurs qui devraient décider si, oui ou non, ils veulent en consommer.

Leur site comprend un outil de recherche qui permet de trouver des produits alimentaires sans OGM (vérifiés par le NGP): http://www.nongmoproject.org/take-action/search-participating-products/.

Les membres de cette collaboration sont de toutes les provenances, en particulier de l’industrie alimentaire naturelle. Ils s’impliquent pour offrir des informations crédibles et validées.

Au Québec

Dans mon billet du 1er mai dernier, Une démonstration de la puissance insidieuse des fabricants d’OGM, je vous ai décrit l’organisme québécois Vigilance OGM qui travaille également à informer les gens à propos des OGM. Leur guide téléchargeable Guide OGM 101 est particulièrement informatif. Il devrait être lu dans toutes les écoles…

Étiquetage?

En septembre 2010, dans le billet Reconnaître les fruits et légumes GM, j’ai parlé des étiquettes collées sur les fruits et légumes et qui devraient nous permettre d’identifier le type de culture.

L’étiquette en question contient un code international à 4 ou 5 chiffres, nommé code PLU (price look-up code), dont voici une clef de lecture:

· Lorsque le code ne comprend que 4 chiffres (XXXX), il s’agit d’un produit de culture conventionnelle.

· Lorsque le code est de 5 chiffres et commence par un 9 (9XXXX), il s’agit d’un produit de culture biologique.

· Lorsque le code contient 5 chiffres et commence par un 8 (8XXXX), il s’agit d’un produit transgénique.

Par contre, comme l’étiquetage des OGM n’est pas obligatoire (et que le gouvernement s’y oppose), rien ne prouve que le chiffre 8 identifiant les OGM y soit toujours apposé…

Allez lire : Québec dit non à l’étiquetage des OGM, publié le 29 mars 2012 par Jean-Marc Salvet dans le journal Le Soleil.

Quelques conseils

Le guide OGM 101 de Vigilance OGM termine en nous donnant 6 conseils que je me permets de reproduire ici:

1. Privilégiez les aliments certifiés biologiques, cela vous permettra de diminuer la quantité de poisons dans votre corps!

2. Cuisinez! Évitez les produits transformés: 70% d’entre eux contiennent des OGM.

3. Contactez votre député fédéral et votre député provincial pour leur demander un débat public sur les OGM et l’étiquetage obligatoire: le droit à l’information est un droit fondamental en démocratie.

4. Informez-vous sur le sujet. Parlez-en à votre entourage: amis, famille, épicier…

5. Devenez membre de Vigilance OGM: http://www.infoogm.qc.ca/passez-a-laction/soutenez-nous/

6. Soutenez les groupes qui s’opposent aux cultures génétiquement modifiées et vous proposent des alternatives.

Et rappelez-vous que…

Un des meilleurs outils demeure l’implication individuelle et l’achat local, particulièrement chez de petits producteurs que vous aurez plaisir à connaître personnellement! 🙂

10 commentaires

  1. Merci! Une pensée à tous ces agriculteurs ruinés, suicidés et malades à cause de l’utilisations des pesticides et des OGM’s. Continuons la lutte contre les OGM’s!

  2. Merci pour toutes vos informations pour notre santé.
    Votre site est excellent.

    Aviez vous reçu mon courriel d’ informations il y a quelques semaines?

    Merci à vous,

  3. Merci pour toutes ces informations d’ actualités pour notre santé M . Dionne.
    Aviez vous reçu mon courriel d’ informations il y a quelques semaines?

    Merci

  4. oups j’oublais!… pour ceux que le sujet intéresse, je vous suggère le film de Coline Serreau qui s’intitule  »SOLUTION LOCALE pour un DÉSORDRE GLOBAL ». À voir!

  5. -Vigilance OGM?… ahh!… je ne connaissais pas cet organisme! Belle découverte pour ma part.

    -J’ai vu chez Loblaws des fruits avec l’étiquette 3XXX. On m’a dit que c’était comme 4XXX.

    -« québec dit non à l’étiquetage OGM » et pourtant c’était une promesse électorale de Charest en 2003.

    Mais le ministre de l’Agriculture, M. Corbeil, a donné sa réponse: l’implantation d’un système d’étiquetage au Québec est trop complexe. Pourtant, depuis 1997, l’Union européenne a rendu l’étiquetage obligatoire.

    M. Corbeil nous annonce que 3% des aliments consommé par les Québécois contiennent des OGM. Mais dans les faits une étude de Greenpeace nous informe qu’au Canada, le maïs, le soya et le canola sont des ingrédients de base pour la transformation des aliments en biens comestibles, en fait, que 70% des aliments vendus dans nos épiceries contiennent des OGM.
    Vite!… des élections!

  6. Merci de tout coeur Jean-Yves d’encore une fois , nous informer sur des sujets cruciaux. Je suis abasourdie de lire les chiffres de suicides des producteurs Indiens … mon Dieu , dans quel monde vivons nous … J’espère que les personnes responsables de ceci finirons par évoluer pour ne pas dire autre chose !

    Dire NON au OGM , C’EST SAUVER DES VIES !!
    Alors je dis AGISSONS dans ce sens !

  7. Merci, quel fouillis pour nous consommateurs !

    Espérons que ce guide nous aide à mieux consommer.

    J’achète les produits bio lorsque possible, en saison c’est plus facile mais en hiver, ils proviennent qd même du Mexique et autres pays… et encore nous n’en avons que qq’uns.

    Manger du vert veut dire autres pays et pas souvent bio…

    Bonne semaine Jean-Yves !

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée.

*

Pour vous, je garde un pied dans la science et l’autre dans le gros bon sens.