Pour contrebalancer les études qui nous laissent croire que les suppléments de vitamines et/ou antioxydants sont néfastes pour notre santé (rappelez-vous, il y a quelques années, un grand titre dans la presse internationale: La vitamine E augmente les risques de mortalité toutes causes!), voici une étude récente qui dit le contraire (évidemment, elle ne fait pas la manchette…). Notez bien que ça n’est pas la seule! Lorsqu’on fouille dans les bases de données scientifiques, on trouve toujours une ou plusieurs références pour affirmer le contraire des études négatives, soit que l’usage des vitamines et/ou antioxydants confère des protections contre les maladies chroniques. Voici donc l’étude en question: Dans l’édition d’août du journal américain d’épidémiologie, on a évalué la consommation de multivitamines et de vitamines C et E dans une population âgée de 50 à 76 ans dans l’état de Washington. Les auteurs ont trouvé que la consommation régulière (6-7 jours par semaine) d’une multivitamine pour une période d’au moins 10 ans confère une protection de 16% contre la mortalité due aux maladies cardiovasculaires [risque relatif 0,84 (95% intervalle de confiance: 0,70, 0,99)] par rapport aux non utilisateurs.(1)
Quelques définitions pour vous aider à comprendre ces résultats…
Le risque relatif compare la proportion de personnes qui souffrent de la condition étudiée (ou des conditions étudiées) dans un groupe par rapport à cette même proportion dans un autre groupe. Dans le cas qui nous concerne, 84 utilisateurs de multivitamines sont décédés d’une maladie cardiaque durant l’étude pour chaque 100 personnes décédées chez les non utilisateurs (84/100 = 0,84, donc 16% de protection).
Si le rapport était de 1 (plutôt que de 0,84), cela signifierait qu’il n’y a pas de différence entre les deux groupes.
Comme le risque relatif est obtenu à partir d’un échantillon de la population générale, si grand soit-il, il n’est pas absolument représentatif de la population complète. C’est pourquoi l’intervalle de confiance est calculé. Il représente la variation estimée du résultat s’il était obtenu avec l’ensemble de la population. Ainsi, dans l’exemple ci-haut, le risque réel dans la population a 95% des chances de se trouver à l’intérieur de l’intervalle de confiance, soit quelque part entre 0,70 (30% de protection) et 0,99 (1% de protection). Lorsque cet intervalle ne passe pas par ‘1’ (risque nul), on peut dire que le résultat de l’étude est fiable ou statistiquement significatif!
Bénéfices supplémentaires avec un bon dosage de vitamine E
Au cours de cette même étude, les chercheurs ont également évalué l’effet des vitamines E et C.(1) Ils n’ont pas trouvé de bénéfices cardiovasculaires (ni d’augmentation du risque) à la consommation de vitamine C. Par contre, chez les personnes qui consomment plus de 215 mg de vitamine E (soit plus de 215 UI) par jour, la protection contre la mortalité cardiaque serait de l’ordre de 28% [risque relatif 0,72 (95% intervalle confiance: 0,59, 0,88)] par rapport aux non utilisateurs.
Ces résultats vont à l’encontre de bien des publications qui affirment que la vitamine E ne confère aucun bénéfice cardiovasculaire. Curieux n’est-ce pas ? Notez que l’effet a été observé après une longue période (10 ans). Ceci explique peut-être le manque de résultats de nombreuses études cliniques. À cause des coûts reliés à ce type d’études, les études cliniques ne durent jamais aussi longtemps que les études épidémiologiques.
Bref, sans être une panacée, les multivitamines et la vitamine E procurent une certaine protection contre les maladies cardiovasculaires (entre autres…).
JYD
Référence:
1. Pocobelli G, Peters U, Kristal AR, White E. Use of supplements of multivitamins, vitamin C, and vitamin E in relation to mortality. Am J Epidemiol. 2009 Aug 15;170(4):472-83.
JE SUIS ACROC A LA VITAMINE. C DEPUIS ,25 ans ou plus JAI 77 ANS ..SA ME. REVEILLE BIEN ETANT DONNE QUE JE CONOMME LE SOIR UN ZOPICLONE POUR DORMIR/////mg JOUR ..ET QUE DOIS CRAINDRE ???
Bonjour le bras
Certainement pas la vitamine C 🙂
Le zopiclone peut avoir des effets sur l’équilibre et la mémoire. Voyez si c,est votre cas. Si oui, prenez 1/2 co le soir et vérifiez si ce ne serait pas suffisant
Santé!
bonjour mr, Dionne.
J’étais en train de m’informer sur les multivitamines pour décider si j’allais en consommer ou pas.
J’ai donc lu plusieurs articles de votre site (et d’autres) et je dois dire aux autres lecteurs que votre mauvaise foi est flagrante pour une personne ayant fait des études scientifiques.
1. il s’agit d’une étude épidémiologique, qui ne fait que montrer que les personnes qui prennent soin de leur santé ont légèrement moins de maladies cardiovasculaires. La belle affaire que voilà ! Je suis même déçu de voir que la réduction du risque n’est que de 16%…
2. il est parfaitement possible contrairement à ce que vous affirmez par ailleurs d’évaluer l’efficacité des multivitamines même si le groupe témoin n’en est pas carencé!
3. J’aimerais que vous précisiez dans vos articles si vous avez un intérêt financier direct ou indirect dans une société de vente de vitamines.
En tous cas moi, j’ai décidé de ne pas claquer mon pognon dans les multivitamines, mais je continuerai toutefois à prendre chaque mois mon ampoule de D3 à 2€.
Bonjour Bernard,
C’est votre opinion. Et tant mieux, vous avez au moins fait un bon survol pour arriver à cette opinion. Je suis d’opinion contraire, mais rassurez-vous, je n’ai aucun intérêt financier dans quelque compagnie de produits naturels ou vitamines que ce soit.
Il est vrai que la multivitamine n’est pas une panacée et que, à choisir, la vitamine D pour les Nordiques est de loin la plus intéressante.
Concernant votre point 2, j’aimerais que vous puissiez démontrer ce fait… À part de suivre les dosages sanguins de chaque vitamine et minéral, ce que les études ne font pas ou ne publient pas, je ne vois pas comment.
Santé!
Bonjour, Est-ce qu’il existe des études quand à l’impact de consommer et surtout sur-consommer des vitamines sur l’environnement. Car on a beau dire « prends-en des vitamines c’est pas méchant » y reste que je considère qu’il y a un risque de pollution que l’on doit toujours considérer; tout comme le coût envirronnementale de production des vitamines.
On le réalise lentement par exemple avec les anti-ovulant (la pillule) que cela a un impact sur les poissons et autres organisme aquatiques; alors le fait de dire qu’il n’est pas dangereux pour notre santé de prendre des vitamines même s’y on en n’a pas besoin a peut être un impact environnemental considérable qui, je crois, devrait également être considérer dans votre analyse si l’on ne veut pas produire des poissons ou des homards sur-vitaminé !
Merci et bonne journée !
Bonjour Ghislain
Vous posez là une excellente question. Tellement bonne que je vais en faire un article. Je ne vous donne pas la date parce que je ne sais pas quand j’aurai le temps d’étayer tout mon argument.
Directement sur votre préoccupation, très légitime, voici : les molécules synthétiques comme les anovulants ne sont pas métabolisées complètement par le corps humain et donc sont relâchées dans l’environnement. Comme ces molécules ont encore un effet, elles peuvent et ont un effet sur les animaux et l’environnement. Ainsi, on retrouve un ratio anormal de moules femelles dans les eaux de la Rivière des Prairies.
L’impact n’est pas encore mesuré mais vous admettrez avec moi que le simple fait que l’impact soit suffisant pour être constaté est déjà trop. La même réalité a été constatée avec des antidépresseurs, des polluants domestiques et… ironie… de l’acesulfame-K (un édulcorant) a été indentifié dans la nappe phréatique en Suisse.
Les vitamines, à l’opposé, sont des composés semblables aux molécules naturelles même si elles sont fabriquées en laboratoire. Les organismes vivants ont la capacité de les métaboliser au même titre que les vitamines naturelles déjà présentes dans l’environnement.
Si risque il y a, ce ne sera pas à cause d’effet pervers comme avec les médicaments.
Plus tard, je fournirai un article plus à fond. Qui sait, je changerai peut-être d’avis. C’est ça la science. On suit les faits et on essaie du mieux qu’on peut de se faire une opinion juste. Avec le moins d’à priori 🙂
Santé!
JYD
Bonjour M. Dionne,
Merci de votre réponse. Est-ce possible de m’aviser par courriel lorsque vous produirez votre article; je suis intéressé de vous lire à ce sujet.
Dans un autre ordre d’idée, je serais intéressé à conaitre votre opinion sur la fluoration de l’eau: Santé Canada avait publié un document de consultation public « le fluore dans l’eau potable »; j’ai l’impression que les moyens limités (financiers et en scientifiques) de Santé Canada font en sorte qu’il se cache derrière des études pour nous donner seulement qu’une partie de la vérité. Moi je me dis simplement que dans une maison la quantité d’eau que l’on boit par rapport à l’eau qu’on utilise et gaspille est tellement faible que par la fluoration de l’eau tout ce qu’on réussira à faire c’est d’augmenter encore la pollution rejettée par l’eau. Il faut garder en tête que l’eau est une ressource fragile et essentielle au maintient de la vie.
Merci et bonne journée !
Ghislain
Il y a quelques dizaines d’années, quand Catherine Kousmine ouvrait la voie à la prise ne compte des carences induites par le mode de vie occidental, les choses étaient simples. on prenait en compte les besoins de l’organisme pour corriger l’alimentation et donner si besoin des compléments qui apportaient de manière globale ce qui manque dans les assiettes. Et c’était terriblement efficace !
Depuis, on a rationalisé, dosé, expérimenté le détail par des études cliniques dépourvues de bon de sens voulant isolé le rôle de tel ou tel nutriment. Et quand on donne un antioxydant isolé, en plus à forte dose, on déséquilibre la défense physiologique qui sait si bien préserver l’oxydation nécessaire à la vie et arrêter celle qui déborde vers des effets néfastes. On peut ainsi tuer plus vite des fumeurs (hyperoxydés) en les bourrant de ß carotène sans contrebalancer par les autres dérivés qui gèrent les ß carotènes oxydés… Le bon sens connaissant la réalité de la physiologie aurait pu le prévoir.
La micronutrition en devenant orthomoléculaire est aussi devenue allopathique : elle essaie de maîtriser les choses (avec des nutriments ciblés et de fortes doses) pour obtenir un résultat. En obtenant ces résultats forcés, comme toute allopathie, elle a aussi généré ses effets indésirables…
A-t-on besoin de faire toutes ces études qui confirment au final que le bon sens de Kousmine, à bien moindre coût, est un vrai facteur de santé qui fait confiance à la vie et à la capacité d’autoguérison des organismes et qui est toujours d’actualité. Alors que la micronutrition ortholoméculaire est devenue une usine à gaz dans laquelle seuls ceux qui ont le temps d’épelucher toutes les publications se retrouvent, et changent d’avis à chaque nouvelle étude !