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Le cancer du côlon est de plus en plus fréquent. Le cas publicisé de Dominique Michel, notre icône nationale de l’humour, nous rappelle l’importance de cette maladie trop souvent mortelle. Trop souvent, mais pas toujours, il faut se le rappeler.

La question de la prévention revient périodiquement dans les médias. Ici comme dans bien d’autres sujets relatifs à la santé, les nouvelles sèment plus de confusion qu’elles n’apportent d’éclairage. À un moment, les fibres alimentaires préviennent le cancer du côlon. Plus tard, elles n’ont aucun d’effet.

Une petite parenthèse au sujet de la prévention : Le monde médical met souvent prévention et détection précoce dans le même panier. Sans vouloir minimiser la détection, la panoplie de tests et les coûts associés ne nous donnent aucun moyen de prévenir la maladie. Lorsqu’on la détecte, c’est qu’elle est déjà présente. Prévenir, c’est empêcher l’apparition. Fin de la parenthèse.

Tout récemment, des chercheurs se sont penché non seulement sur l’effet préventif des fibres alimentaires, mais également sur la source de la disparité des résultats des études.

Pour ce faire, les chercheurs ont suivi 579 personnes souffrant d’un cancer du côlon et les ont comparées à 1996 cas contrôle. L’originalité de leur étude est qu’ils ont utilisé en parallèle deux méthodes différentes pour évaluer la consommation de fibres : un questionnaire de fréquence alimentaire qui fait appel à la mémoire de ce que les gens ont consommé la semaine précédente; et un journal alimentaire tenu par les participants à chaque jour.

En comparant les résultats des deux méthodes, ils ont constaté que le questionnaire faisant appel à la mémoire n’est pas précis et peut comporter des erreurs. Ainsi, via le journal, on obtient un facteur de protection significatif des fibres alimentaires évalué à 34% (0,66 – 95% CI = 0,45 à 0,96), tandis que le questionnaire rapporte un facteur de protection non significatif (0,88 – 95% CI = 0,57 à 1,36)*. Les auteurs expliquent donc la controverse et la confusion par l’usage de mauvais outils de mesure, comme les questionnaires de fréquence alimentaire.

Pour nous, le message clé demeure: les fibres alimentaires sont des nutriments nécessaires pour la prévention du cancer du côlon… entre autres.

Un dernier point, les grains entiers et autres graines en sont les meilleures sources, mais les fruits et légumes ne sont pas à négliger.

Surveillez l’article du 28 juillet prochain: Prévention ou détection précoce? J’y aborderai d’autres outils de prévention du cancer du côlon.

*Note : Les résultats sont non significatifs lorsque l’intervalle de confiance (CI) passe par le chiffre 1, comme ici (de 0,57 à 1,36).

Référence :

Dahm CC, Keogh RH, Spencer EA, Greenwood DC, Key TJ, Fentiman IS, Shipley MJ, Brunner EJ, Cade JE, Burley VJ, Mishra G, Stephen AM, Kuh D, White IR, Luben R, Lentjes MA, Khaw KT, Rodwell Bingham SA. Dietary fiber and colorectal cancer risk: a nested case-control study using food diaries. J Natl Cancer Inst. 2010 May 5;102(9):614-26. Epub 2010 Apr 20. PubMed PMID: 20407088.

9 commentaires

  1. Bonjour,

    Pourriez-vous m’indiquer où me procurer le Boswella serrata? Selon mes lectures, cette plante peut offrir un soulagement concernant le colon irritable ou même la colite ulcéreuse?

    Merci,

    Danielle B.

  2. Bonjour!
    Je voudrais connaître votre avis sur la prise de produits de santé naturels durant les traitements de chimiothérapie. Par exemple, le thé d’Essiac ou la poudre d’isolat de protéine de petit lait sont des produits qui prônent un certain effet bénéfique sur le cancer. Qu’en est-il vraiment?
    merci

  3. Bonjour!

    Je suis étudiante au BAC en Sciences infirmières et je prends présentement soin d’un patient atteint du cancer du côlon avec métastases. Cette personne est sous diète liquide. Les suppléments nutritionnels offerts à l’hôpital (Ensure, Boost) sont à base de produits laitiers et de sucre. Je suis à la recherche d’une option + naturelle qui combleraient les besoins nutritionnels de cette personne. Auriez-vous des suggestions?

    Merci beaucoup de faire profiter à tous vos connaissances!!!!

    Marguerite

    1. Bonjour Marguerite,
      Dans un cas sévère comme ça, un patient sous diète liquide à l’hôpital, peu importe le produit ou la combinaison, nous sommes aux prises avec un compromis/un moindre mal. Les problèmes techniques sont multiples et les solutions… boîteuses.
      Ainsi, on ne peut pas mélanger n’importe quoi de peur que la texture devienne impossible à administrer ou le goût impossible.
      On peut fabriquer un produit à l’aide d’un remplacement de repas, mais encore là c’est difficile. Idéalement, il faudrait discuter avec la nutritionniste en charge.
      Désolé.

    1. Bonjour Micheline,
      Je constate que vous êtes réabonnée. Ça devrait régler le problème.
      Concernant les yogourts probiotiques, tous les yogourts qui annoncent le mot probiotique sur l’emballage sans mention de dose sont de bons aliments, mais ne comptez pas sur eux pour obtenir une dose thérapeutique. De plus, il faut savoir que, sauf exception, les probiotiques sont rajoutés après la fermentation du yogourt (une poudre rajoutée dans le yogourt) parce que les probiotiques comme les bifidobactéries ne poussent que très mal dans un produit laitier et leur survie est très courte. Donc, après une à deux semaines, la concentration des bonnes bactéries est à toute fin pratique nulle.
      Le cas du Activia est particulier. La compagnie a choisi une souche particulière de bifido (Bifidobacterium animalis spp lactis) qui est originaire d’un animal parce que cette souche est beaucoup plus résistante et survit dans le lait.
      Finalement, si on veut vraiment une dose significative de probiotiques, il faut une poudre ou une capsule.
      Santé!
      JYD

        1. Bonjour Ginette,
          Je ne peux pas donner de nom commercial, mais concernant les probiotiques, ce sont les bifidobactéries qui sécrètent les acides gras à chaine courte, donc plus un produit en contient, plus il est intéressant. Du côté des prébiotiques, n’importe quel, encore une fois. Les FOS, l’inuline, le topinambour, l’arabinogalactan, etc. sont tous des produits qui ont l’effet d’augmenter la production d’acides gras à chaine courte, donc la protection. Dans l’article Prévention ou détection précoce? vous trouverez des détails plus précis sur les sources de prébiotiques.
          Santé!
          JYD

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