Une nouvelle américaine (Worry over weight par L. Neergaard, Associated Press) publiée le 11 mai a attiré mon œil et suscité une réflexion que je voudrais partager avec vous.
Un sondage a été effectué auprès de 1000 femmes américaines à propos de leur santé, leur poids et surtout leur image corporelle. Les résultats sont pour le moins fascinants, pour ne pas dire désastreux. Ce sondage met en évidence l’impossible réconciliation entre l’image corporelle diffusée par les médias, en particulier les mannequins et la mode, et la réalité individuelle. L’image irréaliste de ces tops modèles ultraminces incite les femmes à des attitudes et des comportements contreproductifs et très loin des comportements santé.
Ainsi, on apprend que 60% des adultes américains ont un surpoids ou sont carrément obèses. Ça, on le savait déjà. La moitié des répondantes n’aiment pas leur poids, leur allure. D’accord. Mais là où le bât blesse: 26% de celles qui ont un indice de masse corporelle (IMC) normal (je sais, ce n’est pas une valeur fiable, mais c’est tout de même un indicateur) n’aiment pas leur poids.
Par contre, seulement 1/3 de toutes les femmes se préoccupent de leur condition physique! Ainsi, nous avons des femmes avec une image corporelle désastreuse qui font des efforts diététiques dans le but de perdre du poids, mais qui s’intéressent peu ou pas à un changement d’habitudes à long terme. Certaines d’entre elles coupent même l’alimentation loin en deçà de ce qui est minimal pour leur santé! D’ailleurs, seulement 8% des femmes consomment le minimum de 5 portions de fruits et légumes par jour, ET 28% ne les consomment qu’une seule fois par semaine ou moins.
On a du chemin à faire…
Pourquoi cet écartèlement entre la réalité du tour de taille en expansion perpétuelle et l’image corporelle tant désirée: toujours anorexique, pour ne pas dire pédophile?
Pourquoi l’idéal de beauté est-il si inaccessible?
Pourquoi la diversité dans toute sa richesse n’est-elle pas valorisée?
Une expérience éloquente
Avant d’y aller de mes recommandations, je voudrais vous raconter une expérience vécue. J’ai assisté à quelques reprises à des spectacles de danse orientale (baladi) par une troupe amateur de Montréal. Dans ce groupe, tous les types de corps féminins sont représentés: certaines maigres et anguleuses, d’autres définitivement très enveloppées; certaines jeunes, d’autres plus matures. Durant le spectacle, j’ai constaté que, au-delà du talent de chacune et de la chorégraphe, toutes les danseuses rayonnaient d’une énergie féminine attirante et engageante. En bref, chacune de ces femmes était belle. Chacune dégageait ce quelque chose d’indéfinissable qui, à mon avis, s’appelle la beauté. La beauté intérieure devenue visible. Ce plaidoyer pour la diversité corporelle devrait être entendue par toute. Une amie m’a déjà dit : « Connais-tu une fille qui aime son corps? » … Je crois que ça s’apprend!
Suggestions
Il est clair que plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans la notion de poids santé. Il y a un écart, une fourchette, de poids santé. MAIS ce poids statistique n’est un reflet ni de la beauté, ni de la santé. L’important, pour se sentir bien dans son corps, est… de se sentir bien! Et pour ça, une bonne alimentation et un peu d’exercice font beaucoup de chemin.
Voici donc, de façon très télégraphique, mes recommandations pour une démarche santé qui vise à vous faire vous sentir bien, et donc bien dans votre corps. Ça n’est pas un régime, quoique si vous avez un surpoids, ça vous fera certainement maigrir. C’est plutôt un mode de vie qui s’insère dans une approche pour vivre et vieillir en beauté:
1- SVP oubliez la balance. Cet outil, si précis soit-il, n’est pas un indicateur fiable de l’état de santé, ni des progrès d’un régime. On peut varier de plus de 3 kg dans une journée sans rien faire de particulier.
2- Le meilleur indicateur demeure le tour de taille. Le gallon à mesurer indique plus fidèlement si vous perdez du gras. À moins de ballonnement (et alors, vous le saurez), il ne jouera pas au yoyo.
3- D’un point de vue alimentaire, mangez plus de fruits et légumes. 10 portions de ½ tasse c’est facile, quand on y réfléchit. Pensez à mettre les 2/3 de votre assiette en fruits et légumes colorés.
4- Consommez au moins une portion de légumes verts par jour.
5- Éliminez complètement les boissons sucrées, additionnées de sucre, sirop de maïs riche en fructose et/ou édulcorants. Ceci inclut les boissons gazeuses et les boissons énergétiques, sans oublier les cocktails de fruits qui essaient de passer pour des jus.
6- Buvez de l’eau. Idéalement 1 à 2 litres par jour. Mais, avant de vous noyer dans la piscine, commencez par prendre un verre d’eau de plus par jour, entre les repas.
7- Éliminez tous les édulcorants synthétiques (aspartame, acésulfame K, saccharine, etc.).
8- Éliminez le GMS (glutamate monosodique, ou MSG en anglais)
9- Mangez plus de protéines, idéalement d’origine végétale. Ici aussi, commencez par une portion de légumineuses par jour. Pensez aux fèves de toutes sortes, pois, pois chiches, lentilles, soya et ses dérivés, etc. Vous n’avez pas besoin de passer des heures à cuisiner chaque jour! Un bon houmos ou une soupe aux pois achetés à l’épicerie font aussi l’affaire.
10- Augmentez les apports en oméga 3: poissons et produits de la mer, noix, graines de lin, etc.
11- Diminuez les aliments préparés ou industriels. La chimie industrielle qui les a conçus pour être alléchants n’a rien à voir avec la bonne santé. Regardez les étiquettes : si la liste des ingrédients contient des ingrédients que vous ne connaissez pas, laissez le produit sur la tablette.
12- Mangez à votre faim. Si vous coupez les portions, vous donnez à votre corps le signal de la disette. Il se mettra automatiquement en mode conservateur. C’est le début du yo-yo.
13- Déjeunez!
14- Prenez des collations santé. Mangez donc à votre faim (sans gourmandise) jusqu’à 6 fois par jour. 3 repas et 3 collations. Ainsi, votre corps n’aura pas besoin de faire des réserves.
15- Faites de l’exercice. Si vous avez le temps et l’intérêt, un programme structuré d’exercice est idéal. Par contre, dans la vraie vie, la plupart des gens n’ont ni le temps, ni les moyens d’aller au gym. Pensez donc à inclure des gestes de dépense énergétique dans votre quotidien. Les escaliers sont omniprésents. Utilisez-les! Ça coûte beaucoup moins cher qu’un StairMaster. OK, vous travaillez au 41e étage d’une tour à bureau. Vous direz que c’est beaucoup trop. Alors commencez doucement. Sortez de l’ascenseur au 37è étage. Inclure des activités de dépense énergétique dans vos journées repose d’abord sur votre attitude. Cherchez l’occasion de faire pomper la patate et vous la trouverez!
16- Pour une nuit plus reposante, enlevez de la chambre à coucher tout ce qui n’incite pas au sommeil, son pire ennemi étant la télévision.
17- Gardez le sourire. Plus vous souriez de façon consciente, plus vous vous entourez de gens qui sourient et plus le niveau de stress et d’agressivité s’en trouve réduit.
Aucun de ces points ne donne de résultat rapidement. Chacun d’entre eux améliore votre qualité de vie, mais pour vous sentir à votre meilleur, tous doivent être de la partie. La santé, la beauté, l’attitude, sont intimement reliées. Comme Rome ne s’est pas faite en un jour, modifiez vos habitudes de vie graduellement. Allez-y à votre rythme en gardant votre objectif en tête.
Pour moi, la santé est une démarche. Je ne connais personne qui soit en parfaite santé. La santé, c’est dynamique, c’est un processus en évolution continuelle. Ce qui est vrai pour l’un ne l’est peut-être pas pour l’autre. Ce qui est vrai à 18 ans ne l’est plus nécessairement à 81 ans.
Et n’oubliez jamais le facteur catalytique de cette approche pour vivre et vieillir en beauté: LE PLAISIR. Sans plaisir, tous les efforts entrepris à grand coup de volonté s’effondrent rapidement. Injectez du « coefficient plaisir » dans votre démarche, c’est la seule façon de réussir. Même les aliments rébarbatifs peuvent être inclus, avec un peu de créativité.
Joyeuse santé!
Jean-Yves
Des conseils à suivre merci pour cet article c’est intéressant , il suffit de s’accepter soi même et s’entourer par des gens qu’on aime dans le but de se sentir plus à l’aise
Au nom de toutes les femmes , merci pour cet hymne à la beauté intérieure. Je crois que le travail sur soi est un passage incontournable pour parvenir à la santé et à la beauté, qui riment avec… équilibré(e). Tout le monde a quelque chose de beau à extérioriser, il suffit d’y croire et de le mettre en valeur. La seule personne à qui on a le droit de se comparer est à soi-même, on est tous uniques.
Il y a tellement de choses plus importantes et passionnantes dans la vie que de calculer ses calories ! Je suis en accord avec tes conseils, j’y rajouterais de faire travailler aussi son cerveau : il semble que 20% de l’énergie alimentaire y soit brûlée !
Bref, entre la privation et l’excès, il y aura toujours le plaisir d’expérimenter et de rechercher son propre équilibre.
Merci Jean-Yves pour tes propos ‘équilibrés’ et de stimuler nos méninges !
Caroline
Que de trucs simples! J’adore! Même s’il est parfois difficile de se discipliner, avec de simples astuces, un rappel de temps en temps et une dose de bonne volonté, je crois qu’on peut changer des petites choses dans sa vie question d’être en meilleure forme. Merci pour cet aide-mémoire.
Nancie
Bonjour Nancie
Merci pour le commentaire et oui moi aussi j’aime les choses plus simples. Il me semble que la calculatrice ou la balance à table… ça n’a pas sa place.
En passant, je suis allé voir ton site purelavande.ca. J’ai bien hate de voir ce qui s’y trame. Déjà le slogan « culture et parfumerie » annonce super !
Bravo
JYD
C’est votre simplicité et votre capacité de faire un tour d’Horizon qui me fascine.
Soyez assuré M. Dionne que je suivrai vos conseils et ce, au meilleur de ma capacité de discipline Hi-Hi-Hi
Au plaisir de garder contact
Joanne
Ce sujet en est un qui me tient beaucoup à coeur. Je suis entièrement en accord avec les points que tu apportes. Une étude récente mentionnée à la radio spécifiait que les femmes préoccupées par leur poids ont des filles qui le sont aussi et à un âge aussi précoce que 5 ans. Une fillette de cinq ans qui s’empêche de manger parce qu’elle a peur d’engraisser, c’est réellement triste! La chimie du corps est une science bien complexe. Il est clair que de priver son corps d’aliments dont il a besoin entraînera une réaction de mise en réserves en provision de la prochaine privation. Évidemment les diètes sont à proscrire et qu’il faut que nos jeunes apprennent à bien manger, avec plaisir et pas de la malbouffe.