Vous admettrez que ça sonne mieux que: «La diète nord-américaine augmente la mortalité!» N’empêche que le message est le même.
Cette information (1) provient d’une étude de cohorte prospective effectuée en Europe et nommée EPIC – European Prospective Investigation into Cancer and nutrition. Cohorte désigne un très grand groupe de personnes; prospective signifie que les gens qui participent à l’étude sont suivis ou observés durant une certaine période de temps pour déterminer si un ou des événements se produisent. Lorsque les participants s’inscrivent, on s’assure qu’ils soient en santé et on les suit régulièrement à l’aide de questionnaires, tests ou autres méthodes, selon le protocole de l’étude. L’inverse (lorsque l’étude recrute des gens après un événement X et cherche à documenter ce qui s’est passé avant l’événement X à l’aide de questionnaires ou des dossiers médicaux) se nomme rétrospective.
Dans l’étude qui nous intéresse (2), les chercheurs ont repris les données de l’étude EPIC en isolant les participants provenant de la Grèce: 23 349 personnes, hommes et femmes, suivies durant 8,5 années. À l’aide d’un pointage obtenu par un questionnaire, on a déterminé qui, dans la cohorte, suivait de plus près la diète méditerranéenne et qui mangeait autrement. Chez ceux qui sont fidèles à la diète traditionnelle (10 655 personnes), 423 sont décédées durant les 8,5 années. Chez les infidèles (12 694 personnes) on a relevé 652 décès. La diète méditerranéenne offre donc une certaine protection: 3,97% de décès (423/10655) vs 5,13% (652/12694).
Ouais bon. Mais encore. Il ne s’agit que de questionnaires…
Mais les chercheurs sont allés beaucoup plus loin. Ils ont décortiqué l’information pour déterminer quel aspect de la diète a le plus d’importance dans cette protection. Ils ont trouvé, dans l’ordre:
1. La consommation modérée d’alcool;
2. La faible consommation de viandes rouges et charcuteries;
3. La consommation élevée de légumes;
4. La consommation élevée de fruits et de noix;
5. Un rapport élevé gras monoinsaturés/ gras saturés (entre vous et moi, c’est l’huile d’olive);
6. La consommation élevée de légumineuses.
Bref, pour simplifier le déluge de chiffres et de statistiques de l’étude, retenez le message suivant: une grosse salade avec tomates, arrosée d’huile d’olive vierge et de vinaigre balsamique (c’est si bon!) et accompagnée de noix, de légumineuses et d’un bon verre de vin rouge, le tout BIO bien entendu, et on se donne rendez-vous dans longtemps… en Grèce, pourquoi pas?
Bon appétit
JYD
Références:
1. Daniells S. Med diet components linked to longer life: Study Nutraingredients.com 08 juillet 2009
2. Trichopoulou A, Bamia C, Trichopoulos D. Anatomy of health effects of Mediterranean diet: Greek EPIC prospective cohort study. BMJ. 2009 Jun 23;338:b2337. doi: 10.1136/bmj.b2337. (article complet accessible gratuitement)
Bonjour Jean-Yves,
Je souhaite consommer de l’huile de germe de blé et je me demandais quelle quantité par jour serait souhaitable de prendre et sous quelle forme :
– gélules
– huile
– germe de blé séché.
Merci!
Bonjour Linda (et Cindy),
Il y a plusieurs réponses à votre question. Il n’y a pas d’apport suggéré pour l’huile de germe de blé. Donc, ni minimum, ni maximum.
Les 2 meilleures façons de la consommer sont l’huile elle-même et le germe de blé (conservé au réfrigérateur).
Les doses alimentaires sont, pour le germe de blé, entre 1 cuil. à thé (5ml) et 1/4 de tasse (65ml). Mais ce maximum n’en est pas un… Pour l’huile, encore ici, les doses sont « floues » de 1/4 cuil. à thé (1ml) à une cuillérée à table par jour (15ml).
Le germe lui-même est un meilleur choix parce qu’il contient plus de nutriments que l’huile. Additionnez-le à n’importe quel aliment.
Santé!
Bonjour Jean-Yves,
Merci pour votre réponse qui m’éclaire grandement. À défaut de trouver de l’huile en bouteille, je consomme 3 gélules (798 mg chacune) par jour. Quant au germe de blé, j’ignorais qu’il était préférable de le conserver au congélateur.
Encore merci!
J’ai mentionné « congélateur » alors que j’aurais dû écrire « réfrigérateur ». Désolée!
bon, je viens de lire votre chronique sur la diète méditerranéenne et je suis prête à aller en Grèce…….. tant qu’à l’essayer, aussi bien l’apprendre en direct, non ????
Bonjour Claudette
Il faudrait organiser un séminaire là-bas 🙂
JYD
Bonjour,
Y a t-il uniquement l’huile d’olive qui contienne des acides gras monoinsaturés comme vous l’indiquez ?
Toutes les huiles ne sont-elles pas bonnes pour la santé, à condition qu’elles soient BIO, VIERGE et DE PREMIERE PRESSION A FROID (sésame, colza, carthame, noix, olive, arachide….) ?
Je me réfère là à l’ouvrage de « l’alimentation ou la 3ème médecine » de Jean Seignalet.
Merci par avance pour votre point de vue
Tony xx
Bonjour Tony,
L’huile d’olive n’est certainement pas la seule source de mono-insaturés. Par exemple, la noix de macadam en est une autre. Le gras de canard aussi. L’huile d’olive est la plus concentrée en oméga 9, un mono-insaturé – l’acide oléique. Les mono-insaturés sont présents dans un grand nombre d’huiles végétales.
Concernant le fait que toutes les huiles végétales soient bonnes, cette affirmation est trop générale et simpliste. Il est tout à fait vrai que les critères que vous énoncez (bio, extravierge et pression à froid) sont certainement signes de qualité. Par contre, il y a plusieurs autres critères qui varient selon l’usage prévu pour l’huile. Par exemple, certaines huiles sont plus résistantes que d’autres à la chaleur. L’huile d’olive est très résistante, tandis que l’huile de lin ne doit jamais être chauffée.
Finalement, le contenu en omega 6 devrait aussi être regardé. Les plus riches en oméga 6 sont : tournesol, maïs et carthame. Ainsi, la consommation de ces huiles devrait être limitée.
Concernant les références en nutrition, mon commentaire est de toujours prendre au moins 3 sources d’information différentes pour avoir une image claire. Si bonne soit une référence, elle ne donne toujours que le point de vue de l’auteur (moi inclus 🙂 ). En comparant plusieurs sources, on obtient une compréhension plus exacte.
Bonne année en santé!
JYD
Allô Jean-Yves,
c’est donc un rendez-vous avec vous deux, près d’une petite chapelle, en Grèce en 2050.
D’ici là, on se fera des petites bouffes chouettes.
Amitiés
Nicole xx