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Les boissons sucrées ne font pas partie d’une alimentation de qualité. On le dit; vous l’avez aussi lu dans ces pages à de nombreuses reprises. Une recherche publiée dans le Journal de l’association de diététique américaine démontre encore une fois le lien direct entre la consommation de boissons sucrées, principalement les boissons gazeuses, et l’obésité chez les enfants et les adolescents américains. Les chercheurs constatent que, dans ces groupes d’âge, 40% de l’énergie alimentaire consommée l’est sous forme de calories vides (gras et sucres rajoutés), dont 45 à 50% proviennent du sucre rajouté.(1)

Cette importante consommation n’est ni liée à un besoin, ni à l’appétit. Elle est principalement stimulée par deux facteurs: la saveur et la disponibilité. Il est bien connu que les enfants ont un goût inné pour les saveurs sucrées. Par contre, ce goût n’a pas besoin d’être comblé par des aliments de mauvaise qualité. Les compagnies qui fabriquent ces boissons sucrées et autres produits aux calories vides ont des réseaux de distribution qui font l’envie de n’importe quel autre industriel. Leurs produits sont accessibles partout: dans les écoles, les dépanneurs (voir Les dépanneurs: source d’obésité?), les centres sportifs, etc. Et surtout, ces denrées (peut-on les qualifier d’aliments…) sont accessibles à peu de frais. Le néfaste food est toujours moins cher que l’aliment santé (voir La vraie cause de l’épidémie d’obésité).

Ces mêmes compagnies ont aussi réussi un tour de force en créant la catégorie des boissons pour sportifs, des boissons qui contiennent autant de sucre et sont aussi mauvaises pour la santé que leurs cousines gazeuses, mais qui sont perçues comme santé. En effet, leur consommation est généralement associée à une alimentation plus santé que la consommation de boissons gazeuses.(2)

Doit-on le rappeler, la consommation élevée de sucre n’est pas seulement une question de tour de taille ou d’esthétique, elle est également liée à l’augmentation de nombreuses maladies, dont les maladies cardiovasculaires et le diabète. Curieusement, ces maladies apparaissent chez des individus de plus en plus jeunes.(3)

Ainsi, dans notre bataille perpétuelle pour aider nos enfants (et notre société) à améliorer leur santé, ne devrait-on pas commencer par limiter l’accessibilité à ces boissons sucrées? Ne devrait-on pas en augmenter le prix (voir 5 livres par an X 300 millions)? Ou encore interdire les points de vente proches des endroits fréquentés par les jeunes? Ou n’importe quelle autre solution créative pour réduire la consommation de ces poisons? Ça serait certainement le meilleur investissement santé que nos gouvernements pourraient faire!

On entend souvent dire qu’une calorie est une calorie, point final. Plusieurs auteurs mentionnent d’ailleurs que tous les sucres sont semblables et que, si on s’en prend aux boissons contenant du sucre rajouté, on devrait s’en prendre de la même façon aux jus 100% fruits… À ces gens, je répondrai, comme le mentionnent les chercheurs Nicklas et ses collaborateurs, qu’on ne constate aucun lien entre la consommation de vrais jus et l’augmentation de l’IMC (indice de masse corporelle).(4) Non, les calories ne sont pas toutes égales entre elles!

Références:

1. Reedy J, Krebs-Smith SM. Dietary Sources of Energy, Solid Fats, and Added Sugars among Children and Adolescents in the United States. J Am Diet Assoc. 2010;110:1477-1484.

2. Ranjit N, Evans MH, Byrd-Williams C, Evans AE, Hoelscher DM. Dietary and activity correlates of sugar-sweetened beverage consumption among adolescents. Pediatrics. 2010 Oct;126(4):e754-61. Epub 2010 Sep 27. PubMed PMID: 20876172.

3. Kavey RE. How sweet it is: sugar-sweetened beverage consumption, obesity, and cardiovascular risk in childhood. J Am Diet Assoc. 2010 Oct;110(10):1456-60. PubMed PMID: 20869483.

4. Nicklas TA, O’Neil CE, Kleinman R. Association between 100% juice consumption and nutrient intake and weight of children aged 2 to 11 years. Arch Pediatr Adolesc Med. 2008 Jun;162(6):557-65. PubMed PMID: 18524747.

7 commentaires

  1. J’étais à l’urgence récemment, j’observais les gens qui allaient et venaient. Ceux qui buvaient des sodas étaient tous obèses.

    Dans les écoles et les hôpitaux les boissons sucrées devraient être interdites. Il demeure quand même que la responsabilité de bien s’alimenter revient à chacun et dans le cas des enfants cela revient aux parents.

  2. Inspirant ! Autre métamorphose de Tiroline:
    Calorine et les bibittes à sucre !
    ou une nouvelle histoire:
    Vivi Tamine et la chasse au ‘sac à rose’.

    Pour les adolescents, une saga du genre:
    Obesity Maker à l’École des sucres
    Obesity Maker et l’Appel du diabète
    Obesity Maker et le prisonnier d’Aspartame
    Obesity Maker contre l’épidémie de Dys-Pepsi-Cola

    Avec un peu de suspense et de réalisme, et pas très fantastique, on devrait en arriver à réaliser un drame d’horreur assez hypoglycémiant.

    Une bonne idée à la veille de l’Halloween, n’est-ce pas ?

    À suivre…

    :o)

  3. Ça me brise le cœur à chaque fois que je vois des machines distributrices de boissons gazeuses, énergisantes ou exagérément sucrées dans les écoles ou les hôpitaux.

    Il me semble qu’on devrait taxer, à la source, les coûts de santé que cette malbouffe liquide engendre.

    Mieux encore, on devrait éliminer ces machines distributrices des lieux publics, point barre.

    Lorsque je fréquentais l’école secondaire, il n’y avait aucune machine distributrice dans l’établissement et on ne s’en portait que mieux. Par simple souci de cohérence entre le message du petit bonhomme bleu et l’environnement scolaire, ça devrait être la même chose, aujourd’hui.

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