Les meilleures fleurs à cultiver pour la beauté, le bon goût et notre santé

Pour tous les amateurs de plantes médicinales, voici un cadeau de la part de Anny Shneider, une des grandes herboristes du Québec:

«Les fleurs sont un couronnement. Elles constituent le plus sublime langage et la plus grandiose expression de l’amour manifesté dans la nature vivante.»

Danièle Laberge

On les choisit avant tout pour leur beauté et l’ornement qu’elles représentent. Elles sont néanmoins à privilégier pour leurs vastes utilités alimentaires, cosmétiques et thérapeutiques.

Semez-les en graines ou achetez-les en plants (bio et québécois évidemment!) et, au-delà de l’enchantement de leur floraison, transformez-les au bon moment, pour votre plus grand bienfait et celui de vos proches et bien-aimés!

Bourrache (Borrago officinalis): Cette annuelle peut être utilisée toute entière, cuite à la vapeur pour ses vertus reminéralisantes, calmantes et immunostimulantes. On peut aussi la boire en tisane contre la fièvre, l’hypertension, la nervosité et les changements hormonaux. Ses jolies fleurs bleues ou roses garnissent la salade, les tisanes glacées et bien plus. Son huile, commercialisée car complexe à extraire de ses minuscules graines, soigne les problèmes féminins et les peaux irritées.

Calendule (Calendula officinalis): Aussi appelée souci, cette jolie fleur jaune ou orange a de multiples vertus: elle soigne les problèmes de foie et de peau et renforce la vue. Ses pétales s’ajoutent à la salade et on en fait de nombreux produits cosmétiques et dermatologiques émollients et cicatrisants.

Capucine (Tropaelum majus): Cette jolie annuelle des bordures se mange toute entière, des fleurs aux feuilles, crues de préférence. Elle est antibiotique, apéritive, aphrodisiaque, dépurative et pectorale. En application régulière (teinture au vinaigre), elle aide à la repousse des cheveux.

Camomille (Chamomilla recucita): Sûrement la plus précieuse fleur médicinale du jardin. Sa tisane combat l’acidité, la fièvre, la constipation, toutes sortes d’infections et calme la diarrhée et les nerfs irrités par l’excès de stress. En usage externe, son extrait éclaircit les cheveux, cicatrise les plaies et combat les rides.

Mauve (Malva moschata): Cette belle médicinale naturalisée au Québec est une des meilleures plantes émollientes ou adoucissantes. Elle répare les muqueuses, combat la constipation et régénère la peau et les poumons. On peut utiliser autant ses feuilles que ses fleurs, même en salade. Elles sont antirides, dépuratives, expectorantes et laxatives.

Pavot (Papaver rhoeas, Somniferum spp.): Aussi appelé coquelicot. Ses délicats pétales sont adoucissants, calmants et excellents contre les affections pulmonaires et intestinales. Ses pétales s’ajoutent à la salade ou se boivent en infusion, en sirop ou en teinture mère. Ses graines servent en pâtisserie et son latex bien connu adoucit les souffrances des malades graves et empoisonne la vie des toxicomanes et de leur entourage.

Pensée (Viola tricolor): La variété tricolor est la plus médicinale. On l’utilise contre les maladies de peau chroniques, en interne comme en externe, crue en salade, en infusion ou en teinture mère. Elle favorise l’imagination et suscite des pensées…sauvages!

Pivoines (Paeonia officinalis): Cette magnifique vivace peut être mangée en salade ou bue en tisane, surtout comme dépuratif sanguin et purgatif doux. Sa racine est un antispasmodique puissant, utilisé contre l’épilepsie autant que la maladie de Parkinson. Elle est déconseillée aux femmes enceintes.

Rose (Rosa rugosa spp.): Les pétales de roses sont régénérantes, autant contre les ulcères de la bouche que pour toutes les muqueuses digestives. En externe, l’infusion de pétales de roses soigne la couperose et la peau grasse. Les fruits ou cynorhodons préviennent la grippe, l’anémie et la fatigue et sont aussi diurétiques. L’huile de roses…musquée ou pas, est puissamment cicatrisante. Ses graines séchées donnent le fameux poil à gratter!

Violette (Viola odorata spp): Les fleurs des violettes se mangent crues et aident contre la mélancolie, la laryngite et la toux. Les feuilles stimulent le système immunitaire. Les racines, en décoction, ont un effet vomitif utile en cas d’intoxication alimentaire.

Voici, chers collègues et passionnés de jardinage et nature, un résumé non-exhaustif de nos plus précieuses merveilles issues de la nature… ou d’un jardin thérapeutique bien pensé. Puisse ce texte vous inspirer quelques bonnes idées de graines à semer, de plates-bandes à réaliser et de bouquets à récolter cet été ou le prochain à venir!

ANNY Schneider, auteure, herboriste et écologiste, Shefford

Des questions précises?  herbanny@videotron.ca

Une belle visite de jardin médicinal, virtuelle ou réelle? Liste des jardins à visiter: http://www.guildedesherboristes.org/

Bibliographie

Titres français:

1. Bardeau, Fabrice. La médecine par les fleurs, Paris, Éditions Robert Laffont, 1976, 440 p.

2. Grimelle. Les fleurs sont servies, St-Camille, Éditions Kaïros, 2004, autour de 50 p.

3. Laberge, Danièle, et Anny Schneider. Ces fleurs qui soignent, Montréal, Publistar, mai 2007, 295 p.

4. Laberge, Danièle. Les élixirs floraux (2ème version), Ham nord, 1995, 147 p.

5. Maeterlinck, Maurice. L’intelligence des fleurs, Paris, Fasquelle, 1924, 314 p.

6. Mésségué, Maurice. Mon herbier de beauté, Paris, Le livre de poche Robert Laffont, 1979, 281 p.

7. Vigneau, Christiane. Plantes médicinales: thérapeutique, toxicité, Paris, Masson, 1985, 290 p.

8. Wilson, Melinda. Fleurs comestibles, Montréal, Fides, 2006, 256 p.

Titres anglais:

1. Bennet, Jennifer. Lilies of the heart, Willowdale Ontario, Firefly books, 1990, 191 p.

2. Kaminski, Patricia, et Richard Katz. Flower Essence Repertory, Nevada city USA, 1992, 406 p.

Tisserand Robert. The Art of Aromatherapy, New York, Inner Tradition