• Recherche

S’il y a un groupe qui, officiellement, n’endosse pas l’usage des multivitamines et des suppléments alimentaires, c’est bien celui des nutritionnistes diététistes! Allons donc voir, comme pour les médecins et infirmières (Les médecins et infirmières prennent-ils des suppléments ?), si les membres de ce groupe, dans leur intimité, s’en tiennent à ce discours officiel…

Serez-vous vraiment surpris d’apprendre que, selon un récent sondage américain, 8 nutritionnistes sur 10 prennent des suppléments pour maintenir leur santé?

Quels suppléments?

· Multivitamines: 84%

· Huile de poisson oméga 3: 47%

· Plantes médicinales:  46%

· Fibres: 22%

Pourquoi?

· Santé osseuse: 58%

· Santé et bien-être: 53%

81% des nutritionnistes interviewées considèrent que la majorité des gens ont des carences dans leur alimentation et que les suppléments sont une bonne réponse à ce problème. Chez les nutritionnistes qui prennent des suppléments, neuf sur dix en recommandent à leurs clients.

Ce dernier sondage, paru le 10 décembre 2009, a été effectué par Ipsos public affairs aux États-Unis pour le compte de www.lifesupplemented.org.

Je collabore étroitement avec des nutritionnistes d’ici, notamment les membres du groupe Harmonie Santé. Je constate que ces professionnel(le)s (oui, oui, il y a bien quelques nutritionnistes masculins 🙂 ) sont très au fait de l’usage et de la pertinence des suppléments, des multivitamines aux probiotiques en passant par les enzymes digestives. Curieusement, ces professionnel(le)s clinicien(ne)s sont souvent à couteaux tirés (ce n’est qu’une expression 🙂 ) avec leur ordre professionnel sur ce sujet.

Pourquoi cette divergence de point de vue? Si une majorité écrasante de nutritionnistes, avec les connaissances qu’ils/elles possèdent, considèrent que les suppléments leur apportent des bienfaits, comment leur ordre professionnel peut-il être contre? Le but de la consultation nutritionnelle n’est-il pas d’améliorer la santé du client?

Peut-être certains intérêts sont-ils derrière cette opposition farouche à l’usage des suppléments de la part de plusieurs groupes de professionnels de la santé. Personnellement, je trouve que toute cette opposition ne fait que nous rendre la santé plus compliquée.

Santé!

JYD

Références:

1. « Life…supplemented » HCP Impact Study: www.lifesupplemented.org

2. Supplements can fill health gaps, say dietitians

10 commentaires

  1. Bonjour,
    Ce que je déplore des nutrionnistes au Québec, c’est de voir le retard à changer , à corriger leurs recommandations.
    En exemple, l’Association diabète ne parle de que de santé canada alors que les études publiées sur internet nous amènent à considérer les nouvelles recherches, études qui nous viennet d’a travers le monde.
    Pour ma diète , je suis bien la base mais déjà, je fais attention aux fruits, que 15 grammes de fructose par jour.
    Je suis découragé lorsque je vais aux réunion de cette association, tellement que je n’irai plus.
    Je préfère vous lire et autres.

    merci et bonne journée

  2. Merci à Maryse pour l’explication du rôle de l’alimentation en dehors des vitamines et minéraux qu’elle contient. Effectivement, plusieurs composés bioactifs contenus dans les aliments contribuent énormément sur la santé. Je pense entre autre au lait, qui malgré les controverses qui sont parfois véhiculées dans différentes tribunes, contient bien plus que du calcium et de la vitamine D.
    Pour ma part, comme Maryse, je ne suis pas contre les suppléments, au contraire. Par contre, je m’assure toujours, avant de faire la recommandation d’un supplément particulier, que la perception du client sur le rôle que le supplément a s’en tiendra à celui de compléter une alimentation variée et équilibrée. Le risque est que certaines personnes perçoivent les suppléments comme un substitut à un médicament traditionnel qui peut tout régler à lui seul. J’ai souvent vu dans ma pratique des gens avec une hypercholestérolémie, qui après avoir apporté certaines modifications à leur alimentation pour réduire leur niveaux de cholestérol sanguin se voient offrir par leur médecin une statin pour bonifier l’effet. Peu de temps après le début de la médication, il y a relâchement total ou partiel de tous les changements apportés à leur alimentation et un retour à leurs anciennes habitudes (alimentation riche en gras saturés, trans, etc.).

    Au plaisir de vous lire!

    Anne

    1. Bonjour Anne,
      Que ce soit un médicament ou un supplément, il ne doit jamais remplacer l’effort diététique. D’ailleurs, cet effort devrait être un plaisir…
      Vous avez tout à fait raison. Le magic bulletn’a jamais fonctionné.
      Santé!
      JYD

  3. Sachez que d’après mon enquête, la plupart des médecins n’osent recommander d’autres solutions que la médication traditionnelle (bistouris, pilules) de peur de voir leur rôle diminué face aux patients.

    Si l’exercice, la culture positiviste, les suppléments et l’alimentation prévenait ou guérissaient vraiment, où iraient nos belles institutions de santé mes amis?

    Marise lisez Illich: LA NEMESIS MEDICALE … « L’entreprise médicale menace la santé. »
    http://www.monde-diplomatique.fr/1999/03/ILLICH/11802

    1. Bonjour Alain,
      je ne sais pas si c’est la peur de voir leur rôle diminué ou plutôt la notion que changer les habitudes de vie d’un patient prend plus que 7 minutes dans un bureau une fois par mois… ou moins.
      Les MD ne sont pas compétents en dehors de leur champs d’expertise. De plus, ils se font endoctriner par nombres de sommités, spécialistes, et autres leaders d’opinion bien choisis que peu importe l’effort qu’ils mettront à motiver leurs patients vers les bonnes habitudes de vie, ces derniers ne le feront pas.
      Bref, comme je dis toujours, il ne faut pas attendre de l’extérieur (MD, Spécialistes, législateurs, etc.) pour se prendre en main. Il faut le faire de l’intérieur.
      Santé!
      JYD

  4. Merci Jean-Yves,

    Tout ce qui doit primer est le gros bon sens.

    Ce qui est intéressant par rapport à mes débuts de pratique professionnelle comme nutrtionniste, c’est que nous avions très peu de recherches avec des données probantes, je ne connaissais même pas cela (on avait accès à toutes les études, celles biaisées et celles non biaisées, un méli mélo qui nous mêlaient nous aussi…).

    Ce que j’aime des études probantes, c’est que des gens travaillent pour nous pour regarder si les résultats sont non biaisés, si les résultats se retrouvent dans plusieurs travaux d’équipes de chercheurs partout dans le monde et que cela ne vient pas juste d’une équipe mais de plusieurs équipes qui arrivent aux mêmes conclusions. C’est vraiment un plus et une richesse incroyable de pouvoir avoir cela dans notre travail de nutritionniste.

    Mais je suis d’accord que cela ne doit pas être un absolu, car la science est jeune et tout n’a pas encore été démontré et cela peut changer aussi. C’est à nous encore une fois, d’y mettre notre jugement clinique dans nos interventions en nutrition. Mais j’avoue que les études probantes sont très intéressantes.

    Entre toi et moi, un cocktail médicamenteux n’a jamais été étudié avec des données probantes et pourtant les médecins faisant partie d’un Ordre (Collège des médecins) le font. Ils doivent le plus possible se fier sur leur jugement clinique car ils savent qu’aucune étude ne peut démontrer les effets entre les médicaments qu’ils prescrivent. Mais entre toi et moi, si le médecin savait que nos interventions nutritionnelles et celles des kinésiologues ont des effets encore plus probants, car nous, nos interventions sont démontrées scientifiquement, que la saine nutrition et le sport sont les 2 premières choses qu’il faudrait SUGGÉRER au patient avant un premier, 2e, 3e…. voir 20ième médicaments.

    Je rêve du jour ou les médecins vont EN PREMIER lieu au moins suggérer la nutritionniste et/ou le kinésiologue…et combiné à cela la médication. Si le médecin n’en parle pas, le patient croit que seule la médication est la solution. Mais la médication peut être l’accompagnement à de saines habitudes de vie. Les gens savent qu’ils doivent bouger et manger mieux. Mais le problème bien souvent c’est l’action. Nous existons pour les gens qui ne réussissent pas à le faire seul. Nous les aidons à le faire, c’est notre travail de les aider à ajouter de saine habitudes de vie dans leur quotidien.

    La vie sans rêve serait monotone, donc je rêve !!! Le message est lancé aux médecins qui désirent augmenter la qualité d’intervention auprès de leurs clientèles. Avec ou sans médicament, proposer la saine nutrition et le sport avec aide si le patient ne réussit pas seul (souvent le cas).

    C’est le ministère des finances qui devrait être mis au courant. Pour chaque dollar investi en soutien nutritionnel, on peut faire de très grandes économies en soins de santé (Dr Paul Poirier avait cité 7$). On n’a donc pas les moyens de se passer des nutri-kin qui font partie des données probantes.

    Merci d’être notre pharmacien préféré et de nous aider dans notre travail de nutritionniste.

    Toi aussi, poursuis ta mission de nous informer scientifiquement avec des données non biaisées.

    Joyeuses fêtes à toi et à toute ta famille !

    Marise :-))

  5. Allo Jean-Yves,

    Je dois réagir à ton blogue car étant nutritionniste, je ne suis pas contre les suppléments et la majorité de mes collègues également.

    Nous devons faire une évaluation nutritionnelle personnalisée et insistons davantage sur l’alimentation saine et la supplémentation est suggérée en fonction du client.

    Ce que nous n’encourageons pas c’est de prendre un supplément en pensant que cela remplacera la saine alimentation.

    L’OPDQ a un rôle de protection du public et c’est son devoir de surveiller l’exercice de notre travail. Nous ne sommes pas à couteaux tirés, mais nous devons apporter nos preuves lorsqu’on suggère des suppléments quelconques : que ce soit des probiotiques, des vitamines ou minéreaux, des oméga-3. Si on suggère un supplément quelconque, on doit s’assurer que c’est basé sur des données probantes et que c’est pertinent pour le client donc notre jugement clinique doit être présent dans notre intervention.

    La supplémentation est encouragée dans plusieurs clientèles que nous rencontrons : bébé allaitant, enfants qui ne mangent pas suffisamment, femmes enceintes, végétalien, personnes âgées, personnes ne rencontrant pas ses portions de fruits et légumes, personnes ne mangeant pas suffisamment de poissons, personne ayant plus de 50 ans ayant besoin d’un supplément de vitamine D, bref pour une bonne quantité de personnes.

    Bref, lorsqu’on fait une évaluation nutritionnelle, on est en mesure de suggérer ce qu’il y a de meilleur à notre client. Les aliments seront toujours notre outil de travail car rien n’équivaut à ce que contient nos aliments. Un supplément est une assurance de plus mais il vaut mieux manger bien sans prendre de supplément que de manger de façon déséquilibrée et prendre des suppléments en pensant qu’on a tous dans le comprimé. Toutefois, pour une plus grande assurance, compte tenu que les portions de fruits et légumes ne sont pas toujours consommées par la majorité des gens selon les dernières statistiques de la dernière étude réalisée par l’Institut national de la santé publique au Québec, un supplément de vitamines et minéraux, contenant des doses physiologiques non dangereuses est encouragées dans notre pratique professionnelle. Un peu comme le suggère fortement, la pyramide du Dr Willet. Nous prioriserons les aliments + un supplément de vitamines et minéraux si on juge le tout nécessaire.

    Mais le message des nutritionnistes doit être clair, L’ALIMENT est beaucoup plus complet qu’un supplément. Il contient une foule de substances phytochimiques essentielles à notre santé et non retrouvées dans un comprimé et à l’étude bien souvent. Je tenais à faire cette mise au point, qu’à date aucun supplément ne remplacera à lui seul tout ce que contient les aliments.

    Je tiens à préciser aussi que je suis fière de faire partie d’un Ordre professionnel, nous aidant à viser l’excellence dans nos interventions professionnelles auprès des clients. Nous avons tous des améliorations à apporter, la science de la nutrition évolue et tous les jours nous apprenons des nouveautés, cela fait partie de notre travail au quotidien. Donc, nous répondons à leurs questions, à leurs exigences, lorsqu’ils ont des questions sur nos manières de fonctionner. Nous leur envoyons les documents démontrant les liens.

    Au plaisir de te lire !

    Marise, nutritionniste qui suggère la SAINE ALIMENTATION EN PREMIER et oui, un supplément pour combler les journées où on ne mange pas tout. Mais l’ALIMENT malgré tout ce qu’on dit sur l’agriculture et ses pertes, est encore meilleur que la supplémentation. Je souhaite que mon message exprime assez bien la nuance et que nous ne sommes pas contre la supplémentation mais pour UNE ALIMENTATION PLUS SAINE combinée à une supplémentation spécifique adaptée selon les besoins des clients. On suggère le meilleur, le client a toujours le dernier mot.

    1. Merci Marise pour ces précisions.
      Il est vrai que de s’attaquer à un organisme « officiel » est facile parce qu’il est là. Le problème de perception que nous avons avec les ordres professionnels, quelqu’ils soient, est que leur mission est mal interprétée. La mission première est de « protéger la population ». Par contre, on peut discuter longtemps sur ce principe de protection puisqu’il part d’une conception qui, elle, est discutable. Qu’est-ce qui représente la protection du public ? Selon quels critères? Ce qui est approuvé et reconnu est-il vraiment le meilleur ? Les données dites probantes ou factuelles sont-elles les meilleures à long terme ? Ou changeront-elles aux goûts et aux intérêts du jour ?
      Les conceptions changent. Malgré les bourdes de part et d’autre (et là je prends ma part, une bonne part), nous sommes des agents de changement.
      Au-delà de la controverse, la lumière et la compréhension… Tant qu’il y a ouverture d’esprit.
      Je suis un ardent défenseur de votre profession qui, à mon avis, est grossièrement sous évaluée.
      Continuez votre travail.
      Santé!
      JYD

      1. MAUDITS LIEUX COMMUNS
        J’ose vous rappeler cette phrase écrite par Maryse qui m’irrite et vous verrez pourquoi:
        « … le message des nutritionnistes doit être clair, L’ALIMENT est beaucoup plus complet qu’un supplément. Il contient une foule de substances phytochimiques essentielles à notre santé et non retrouvées dans un comprimé … »

        est ce qu’une nutritionniste est formée pour analyser dans son petit labo les constituants des aliments qu’ingurgite la population mondiale pour affirmer une telle généralité.
        Les gens mangent habituellement des aliments pré-cuits, réchauffés au micro-onde, qui ont voyagé sur une très longue distance sur la planète.

        Les gens mangent dans la vraie vie de la viande (vidée d’Oméga 3), des céréales oxydées, des laitages (diabète).
        En fait on mange à tous les jours exactement le contraire de ce que les nutritionnistes devraient nous suggérer de manger: voyez cette pyramide et jugez par vous-même:
        http://www.anicon-design.com/quiztest/pyramid.swf

        Dire que les suppléments sont la panacée serait exagéré puisque comme le dit M. Dionne, personne ne peut garantir que ni le supplément ni l’aliment ne vous apporte en quantité valable ce qu’on pense absorber.

  6. Pour la majorité des gens, les bons suppléments vitaminiques apportent des bienfaits qu’il peut être difficile d’obtenir exclusivement via l’alimentation.

    Il me semble qu’un bon équilibre de vie comprend un cocktail plus ou moins élaboré (et idéalement, personnalisé) de multivitamines, de minéraux, de probiotiques et d’enzymes.

    Dans un monde idéal, notre alimentation courante nous apporterait tout ce dont nous avons besoin mais l’agriculture industrielle a appauvri les sols et conséquemment, réduit la teneur en nutriments de nos aliments.

    Si les multivitamines en comprimés vous déplaisent, regardez du côté des suppléments liquides.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée.

*

Pour vous, je garde un pied dans la science et l’autre dans le gros bon sens.