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Une étude américaine (1) arrive comme un coup de vent dans le monde des facteurs de risque cardiovasculaire. Cette étude est une nouvelle analyse des données recueillies lors de la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) qui a suivi 6,113 adultes entre 1999-2006. Pour la première fois, cette analyse fait un lien direct entre la consommation de sucres (rajoutés) et les dyslipidémies (cholestérol et triglycérides sanguins).

Selon les données recueillies dans la cohorte NHANES, les proportions de sucre dans la diète sont… faramineuses. À la fin des années 1970, l’américain moyen consommait en moyenne 10.6% de ses calories sous forme de sucre rajouté. Cette proportion a aujourd’hui augmenté à 15.8%… La cohorte a été divisée en 5 groupes:

· Moins de 5% des calories alimentaires sous forme de sucre rajouté

· de 5% à moins de 10%

· de 10% à moins de 17.5%

· de 17.5% à moins de 25%

· plus de 25%

Imaginez un instant ce à quoi correspond la dernière catégorie! Une alimentation moyenne est estimée à 2000 calories (plus encore chez nos voisins du Sud) et 1g de sucre = 4 calories. Donc 25% de 2000 = 500 calories de sucre, ce qui équivaut à 125g de sucre… ou 25 cuillérées à thé par jour! (Consultez aussi les articles de Mercola sur le sujet, ainsi que des statistiques sur la consommation de boissons gazeuses.)

Dans l’étude, les chercheurs ont constaté que le groupe dont la consommation de sucre était la plus élevée avait le plus bas taux de bon cholestérol (HDL-C: moyenne 47,7 mg/dl), alors que le groupe dont la consommation de sucre était la plus faible avait le taux le plus élevé (58,7 mg/dl) (P<.001).

Les personnes qui consomment le plus de sucre ont également les triglycérides (114mg/dl) et le mauvais cholestérol (LDL-C: 123mg/dl) les plus élevés, alors que ceux qui en consomment le moins ont les taux les plus faibles (TG = 105mg/dl; P<0,001; LDL-C = 116mg/dl; P=.047).

Ces résultats apportent un nouvel éclairage sur les facteurs de risque des maladies du cœur. Nous savons maintenant que le sucre influence négativement les taux de cholestérol sanguins. Ce n’est que tout récemment que des associations des maladies du cœur ont émis des recommandations concernant la consommation de sucre (Voir 22 cuillérées à thé de sucre).

Plusieurs études (4) démontrent qu’une consommation élevée de sucre est associée à des triglycérides élevés. Coupez les sucres et les triglycérides se normalisent. Pourtant, on entend encore dire que les gras alimentaires sont les coupables.

Encore une fois, une étude de cohorte pointe du doigt l’augmentation des sucres rajoutés comme étant l’un des plus importants responsables de la dégradation de la santé dans les 20-40 dernières années (augmentation de l’obésité, du diabète et des maladies cardiaques). Pourtant, certains spécialistes nous bombardent encore de chiffres pour affirmer le contraire… que le sucre fait partie de la diète, que le ratio sucres simples vs sucres complexes n’a pas changé, qu’il est faux de démoniser le sucre, et j’en passe et des meilleurs. (D’ailleurs, allez voir le commentaire de Pépette sur l’article Le fructose au banc des accusés, c’en est un bel exemple).

On croirait se retrouver à l’époque du débat sur le tabac… mêmes arguments, même rhétorique, mêmes stratégies de mise en marché.

À quand une véritable prise de conscience que le sucre, et par extension le néfaste food, est aussi mauvais que le tabac, seulement moins rapide d’action? Quand l’état américain arrêtera-t-il de subventionner cette industrie?

Bon appétit!

JYD

Références:

1. Welsh JA, Sharma A, Abramson JL, Vaccarino V, Gillespie C, Vos MB. Caloric sweetener consumption and dyslipidemia among US adults. JAMA. 2010 Apr 21;303(15):1490-7. PubMed PMID: 20407058.

2. Dietary sugars may be affecting cholesterol levels: Study By Stephen Daniells, 22-Apr-2010

3. Mercola.com: This Addictive Commonly Used Food Feeds Cancer Cells, Triggers Weight Gain, and Promotes Premature Aging

4. Stanhope KL, Havel PJ. Fructose consumption: recent results and their potential implications. Ann N Y Acad Sci. 2010 Mar;1190(1):15-24. Review. PubMed PMID: 20388133.

3 commentaires

  1. j’aurais aimé savoir si apo-lansoprazoe 30mg est nocif pour l’ostéoporose, votre dernière chronique.
    comme je ne peux finir mon repas sans dessert, et j’ai remarqué que lorsque j’essaie de couper le chocolat noir, il me faut un autre sucre. Y-a-t-il une granule ou autre pour nous enlever ce goût de sucre ? j’ai été élevée avec desserts à tous les repas, mes parents étaient des gros mangeurs de chocolat aussi…
    comme ma fasciite plantaire est toujours présente, je ne peux pas faire de marches comme je faisais avant et ce n’est pas long que la graisse s’installe….
    vous avez le droit de rire de moi avec mon manque de volonté!!!

    1. Bonjour Claudette,
      Le lansoprazole (Losec) inhibe une partie de l’absorption du calcium et l’usage chronique est associé à une augmentation des fractures.
      Pour ce qui est du chocolat, je crois que votre seul problème est la culpabilité. DÉBARRASSEZ-VOUS EN ! Il n’y a rien de mal à prendre du chocolat en fin de repas. Regardez les quantités impliquées dans l’article, je suis sûr que même avec le chocolat, vous êtes dans la catégorie la plus basse.
      Je ne suis pas sûr qu’il faille parler d’un manque de volonté. Il faut simplement regarder d’où on part et quels sont les améliorations qu’on peut faire et garder.
      Nous ne sommes pas tous faits pour être des tops modèles de 19 ans… certains d’entre nous ont 3 à 4 fois plus…
      Commencez par travailler à éliminer la culpabilité, le reste suivra.
      Pour la fasciite plantaire, avez-vous essayé l’acuponcture ?
      Santé!
      Avec la belle saison, les exercices dans l’eau sont très plaisants.
      JYD

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