Avec le froid qui s’en vient (ça semble encore loin, à Montréal, mais ça s’en vient…), les problèmes de peau (peau sèche, hydratation, etc.) vont prendre de l’ampleur. J’ai déjà écrit un article (Avoir une belle peau!) qui traite des divers facteurs, particulièrement l’alimentation, qui influencent la santé et la beauté de la peau. De même, l’article L’hiver: l’enfer pour la peau sèche! traite plus spécifiquement des facteurs qui affectent l’hydratation de la peau. Aujourd’hui, je parlerai plutôt des hydratants: crèmes, lotions, huiles, etc…
Comment choisir son hydratant?
Éliminer les produits dangereux
D’abord, commençons par écarter les mauvais produits. Certains cosmétiques contiennent des additifs et agents de conservation douteux, comme les parabènes. Plusieurs chercheurs leur ont trouvé des effets oestrogéniques et relient leur usage à l’augmentation de cancer du sein (voir Des cosmétiques, causes du cancer du sein?). On leur attribue aussi plusieurs autres troubles de santé (voir La France interdit les parabènes, Des perturbateurs hormonaux liés (officiellement) à l’infertilité masculine et Les perturbateurs hormonaux: une menace réelle!).
Donc, primo, il faut se renseigner sur les ingrédients à éviter. Consultez Des cosmétiques… à vous rendre malade! pour une liste des principales substances potentiellement dangereuses. Évidemment, la présence de parfums dans les hydratants n’est pas non plus souhaitable.
Le site Cornélia Dum, probablement la meilleure référence au Canada sur le sujet (en français et en anglais), est rempli d’information sur les cosmétiques et leurs ingrédients. Ce site, créé par une survivante du cancer du sein, est une ressource incontournable pour s’informer et faire les bons choix. Quand vous aurez survolé ses pages, vous verrez qu’il y a là de quoi répondre à toutes vos questions.
L’organisme américain Environmental Working Group (http://www.ewg.org/) est une autre ressource intéressante. Leur site contient une immense base de données qui comprend une très grande partie des produits cosmétiques (incluant les hydratants) vendus aux États-Unis. Bien entendu, nous n’avons pas tous les mêmes produits, mais il est facile de consulter leur outil pour vérifier la présence de nos cosmétiques à nous. L’outil se nomme Skin Deep et contient 75 000 produits différents qu’on peut chercher à l’aide du nom commercial. Vous y trouverez les ingrédients et une appréciation par les consommateurs.
Regarder l’ordre des ingrédients
Les ingrédients d’un produit cosmétique doivent être listés par ordre d’importance (quantité), du plus important au plus petit. Ceci est valable pour tous les ingrédients dont la concentration dépasse 1% du total. Par contre, le fabricant n’est pas tenu de respecter l’ordre d’importance pour les ingrédients dont la concentration est inférieure à 1% du produit fini (règle du 1%).
Si vous vous procurez une crème à l’huile d’argan, par exemple, assurez-vous que l’huile d’argan est listée dans les premiers ingrédients. Si elle apparaît après les agents de conservation ou les parfums, posez-vous de graves questions sur la qualité du produit.
Bio?
La certification par un tiers indépendant, comme Ecocert ou Garanti bio, vous assure qu’il n’y a pas d’ingrédient toxique dans le produit. Par contre, les certifications gouvernementales (USDA organics ou Canada Bio) ne sont pas suffisantes. Ces certifications sont correctes pour les fruits et légumes, mais elles laissent trop de place pour n’importe quoi dans les produits complexes industriels. En effet, pour être «bio gouvernemental», il faut que le produit contienne un pourcentage d’ingrédients bio (90% ou plus), pas la totalité. Ainsi, des molécules potentiellement toxiques à petits dosages, comme les parabènes, passent sous le radar.
Produits non conformes
Des experts affirment que 40% des produits cosmétiques vendus en pharmacie, au Canada, ne seraient pas conformes… (voir Politique de conformité et d’application de la réglementation concernant l’INCI – International Cosmetic Ingredient Dictionary and Handbook – plaintes à ce sujet) Si c’est vrai, alors c’est assez effrayant. Si vous en savez quelque chose, n’hésitez pas à le partager avec nous!
Sensibilités individuelles
Si vous avez des sensibilités ou hypersensibilités chimiques (voir Mai: mois des hypersensibilités environnementales et le site de L’Association pour la santé environnementale du Québec), les cosmétiques et parfums vous affectent. Si, comme moi, vous ne pouvez sentir (littéralement) certains parfums, alors la qualité des produits que vous mettez sur votre peau est d’autant plus importante.
Un colloque
En terminant, je veux souligner le Colloque esthétique et soins de la peau, organisé par ARRSanté.ca – Association Ressources et Références en Santé, qui se tiendra à Laval le 22 septembre prochain. Vous pouvez avoir plus d’information sur le site de l’association ou encore sur leur page facebook.
Photo: German Wikipedia, XenonR
Bonjour Jean yves, peut-on faire sa crème de jour ou de nuit soi-même? Et avec quoi?
Merci!
Bonjour Marie Josée,
Oui, certainement. Il y a plusieurs sites qui vous expliquent comment faire.
Sous l’onglet Liens commencez par le site de Cornélia Dum, LA référence en cosmétique. Ensuite, plusieurs sites comme
http://www.faire-ses-cosmetiques-bio.com/
http://cosmetiquesnontoxiques.net/
La guilde des herboristes du Québec comporte plusieurs membres qui enseignent comment faire des cosmétiques et autres produits soi-même.
Bonne recherche.
Je travaille comme Dermo-bio-esthéticienne depuis plusieurs années et croyez-moi, j’ai analysé le code INCI de plusieurs produits, du moins coûteux au plus dispendieux, de la pharmacie en passant par les grands magasins et même ceux en esthétique. Conclusion : lisez les étiquettes et sachez ce que vous appliquez sur votre peau. Un produit de $100,00 qui ne contient aucun ingrédient actif est assez fréquent. « Difficile à lire les étiquettes ! » Voici un site qui pourra vous aider : http://www.beaute-test.com/ .
Plusieurs produits y sont répertoriés avec leur code INCI et la liste/définition des ingrédients. Par exemple, vous pourrez apprendre que le dimethicone est du silicone et que ce dernier est très occlusif pour la peau et néfaste pour l’environnement ; que le propylène glycol est un dérivé/issu du pétrole mais que le « Butyrospermum Parkii Butter » correspond à « beurre de karité », un excellent élément hydratant particulièrement pour les peaux sèches.
Quand nous faisons notre épicerie, en tant que consommateur, nous avons pris l’habitude de lire les étiquettes et nous voulons payer pour de la nourriture, pas pour des colorants ou des agents de conservations, idem pour vos soins corporels. Certes, ces lignes de soins de peau sont plus difficiles à trouver. Notamment, vous trouverez ces produits dans les magasins de produits naturels et chez certaines esthéticiennes. Bonne nouvelle ! les cosmétiques naturels ne sont généralement pas plus dispendieux que ceux fait de tous ces cocktails chimiques.
Voici une liste non exhaustive de cosmétiques naturels :
Soins corporels Aster (Québécois) (salon d’esthétique)
Dr Hauschka (Allemand) (magasins de produits naturel et certains salons d’esthétiques)
Produits Soins&Soi (Québécois) (magasin de produits naturel et certains salons d’esthétique)
Produits Zora (Québécois) (magasin de produits naturel et certains salons d’esthétique)
Merci Lynda,
Votre commentaire est très apprécié.
JYD
Bonjour Jean-Yves,
petite info svp
ma podiatre m’a dit que j’ai la peau mince au niveau des chevilles et que plusieurs veines rouges et apparentes peuvent éclater si je me grattais ou… eh oui, varices jusque là mais à mon âge, on accepte bien des situations physiques, alors j’aimerais savoir si un produit peut m’aider à améliorer en plus d’une crème hydratante. Je porte des bas de contention qui n’améliore peut-être pas la situation.
Merci d’avance Jean-Yves et bonne semaine, les couleurs sont magnifiques dans les Laurentides, j’en reviens….
Bonjour Claudette,
2 produits sont intéressants: un gel ou crème à base de marron d’Inde. Appliqué au besoin, surtout après avoir été debout longtemps, cela aide beaucoup.
Une vitamine C contenant des bioflavonoïdes (comme Super C de Quest) aide aussi à tonifier doucement les petite veines.
Pour les varices, après une vingtaine d’année derrière un labo de pharmacie, j’en ai une connaissance intime… 🙂
Santé!
J’ai suivi des cours/ateliers où j’ai appris à fabriquer mes produits de soins corporels (à Longueuil) en utilisant que des ingrédients sains. C’est tellement supérieur à ce qu’on retrouve en magasin. Une crème à l’huile d’argan contient réellement beaucoup d’huile d’argan ! L’industrie nous fait croire que nos crèmes doivent être fabriquées en laboratoire… Quand on y pense, est-ce qu’on accepterait de se nourrir avec des repas fabriqués en laboratoires ? C’est relativement facile de fabriquer nos petits pots et tellement valorisant d’être autonome à ce niveau.
Bonjour Jean-Yves,
J’utilise un pot de crème appelé : Provitamine E
Il n’y a aucun autre ingrédient sur le pot que vitamine e hydratant et nourrissant 30 000 iu (pour peaux sèche et très sèche), Croyez-vous que c’est assez comme ingrédient pour éviter les sécheresses de l’hiver?
Merci beaucoup et merci pour vos articles toujours aussi intéressants les uns que les autres!
Bonjour Marie Josée,
Si c’est de la vitamine E pure, attention à un détail : Ça colle et c’est absorbé lentement. Autrement, oui, ça peut être suffisant comme hydratant. Vous êtes la meilleure juge.
Santé!
Un site intéressant pour s’y référer: fondation David Suzuki…
http://www.davidsuzuki.org/fr/blogues/le-nid-du-colvert/2011/12/nouveau-guide-sur-les-ingredients-toxiques-dans-nos-produits-de-beaute/
Voici un organisme de sensibilisation aux cosmétiques dangereux en lien avec le cancer du sein…anglophone…
POur votre info:
Breast Cancer Action Montreal
http://www.bcam.qc.ca/
Bonjour Jean-Yves ,
concernant les types de parabens (methyl , butyl etc..) est-ce que c’est listé comme cancérigènes ou seulement comme alergènes parce que je remarque qu’il y en a vraiment partout et pas seulement dans les cosmétiques.!!
vive le bio 🙂
merci !
Bonjour Nathalie,
À ma connaissance, ils ne sont pas encore reconnus comme cancérigènes.
Attention, il faut faire une distinction entre l’acide para aminobenzoïque qu’on retrouve naturellement dans les fruits comme la fraise, et les dérivés de cette molécule sur laquelle on ajoute des groupements méthyle ou autres. La molécule naturelle ne présente pas de toxicité, alors que lorsqu’elle est modifiée, oui. Mais vous avez raison, il y en a vraiment partout.
Santé… quand même!
Bonjour, Jean-Yves, petite suggestion, pourquoi ne partage tu pas tes infos sur ta page facebook ou pourquoi ne pas créer une page franchement santé. Pour moi c’est plus facile lorsque je partage tes informations sur Facebook. Merci!
Bonjour Clarisse,
Une seule réponse : manque de temps. Oui, je veux le faire mais… J’aurais besoin d’aide. 🙂
JYD
Intéressant et à suivre.
J’imagine que personne n’a le droit de nommer les produits… dommage !
Bonne semaine !