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Dans la chronique précédente, nous avons abordé le sujet de l’hyperplasie bénigne de la prostate. Contrairement à ce que plusieurs prétendent, cette indication en est une pour laquelle les produits de santé naturels donnent des résultats très significatifs, voire plus probants que certains médicaments prescrits. Voici donc la suite de ces produits.

Note : si vous n’avez pas lu l’article précédent (Pour hommes seulement!), je vous encourage à le faire maintenant afin d’être à même de mieux comprendre ce qui suit.

Prunier africain

Le prunier africain (Pygeum africanum), aussi appelé pygéum ou African plum tree, n’est pas, à proprement parler, un prunier (Prunus). C’est un arbuste à feuilles persistantes qui pousse au sud du continent africain. Le produit est extrait de l’écorce, qui était utilisée en médecine traditionnelle pour des indications urinaires. Il contient des stérols, certains triterpènes et des alcools gras spécifiques. Un extrait de pygeum est vendu comme médicament en Europe sous le nom Tadenan® (Debat Pharmaceuticals).

Mécanisme d’action: Le mécanisme d’action du prunier africain n’est pas encore très clair. On sait qu’il est plus efficace que le placebo, mais moins que le palmier nain,(1) pour diminuer les symptômes urinaires de l’HBP(2); qu’il bloque une partie de l’action de la DHT (3); et qu’il inhibe certains facteurs de croissance impliqués dans l’HBP.(4)

De plus, in vitro, le pygéum a démontré de légers effets anti-inflammatoire (5) et anticancer.(6)

Études: Le prunier africain serait plus efficace en association avec un extrait de racine d’ortie (Urtica dioica).(7) En 2002,  une méta-analyse sur le pygéum conclut que le prunier africain est utile, mais qu’il n’est pas très puissant. Les auteurs mentionnent également que les 18 études publiées ne comptent que de petits nombres de patients.(8)

Une petite étude brésilienne effectuée sur 49 patients âgés de plus de 50 ans et fortement symptomatiques vient brouiller les cartes. Cette étude n’a pas trouvé la combinaison pygeum et ortie plus efficace que le placebo.(9)

Note: Le plus gros problème du pygéum est la source de matière première. En effet, le prunier africain est un arbuste dont on récolte l’écorce en milieu sauvage. Les quantités exportées d’Afrique ont atteint 3225 tonnes métriques en 1997, mais il n’est pas possible de maintenir ces quantités à long terme. À preuve, les exports ont chuté au début des années 2000 à moins de 1500 tonnes, et ce n’était pas à cause d’une baisse de la demande. Des efforts de culture sont entrepris, mais depuis 1995, l’arbuste est sur la liste des plantes en voie de disparition (CITES – Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora). (10)

Dosage: Choisir un extrait titré (200:1; 14% triterpènes et 0,5% n-docosanol) et prendre une dose de 50mg par jour (entre 25 et 100mg par jour ont été étudiés, mais 50mg semble aussi efficace que 100mg).

Précautions: Aucun effet secondaire ni interaction (outre l’effet synergique entre le pygeum, l’ortie et le palmier nain (7)) n’a été rapporté. Le pygeum n’est pas recommandé durant la grossesse et l’allaitement, mais aucun effet n’est prévisible.

Grande ortie

On a déjà abordé la racine de grande ortie (Urtica dioica) avec les deux produits précédents car elle semble agir en synergie avec le pygéum et le palmier nain. Seule, la racine de grande ortie n’est pas très efficace. On la retrouve toujours dans des formules complexes avec l’un et/ou l’autre de ces deux ingrédients.

Mécanisme d’action: On sait que la grande ortie a un léger effet d’inhibition de la 5 alpha-réductase (voir la théorie de la stimulation hormonale dans l’article Pour hommes seulement!) (11) et qu’elle inhibe la prolifération des cellules du cancer de la prostate (in vitro)(12). Son effet le plus intéressant est peut-être sa capacité à se lier à des récepteurs hormonaux sur les globulines (des protéines du sang).(13) C’est probablement cet effet qui expliquerait la synergie avec les deux autres plantes.

Dosage: 600 à 1200mg d’extrait (5:1) par jour. Il n’existe pas, à ma connaissance, d’extrait standardisé bien défini.

Précautions: Aucun effet secondaire ni interaction n’a encore été rapporté. Quoique la feuille d’ortie soit utilisée comme légume (une fois cuite, sinon, attention aux poils urticants!), les extraits de racine ne sont pas recommandés pour la femme enceinte ou qui allaite, faute de données.

Graine de citrouille

CitrouilleLa graine de citrouille (Cucurbita pepo) est utilisée entière, sous forme d’extrait ou, le plus fréquemment, sous forme d’huile. Elle contient des acides gras spécifiques, des phytostérols et un acide aminé spécifique, la cucurbitine.

Mécanisme d’action: Le mécanisme d’action de la graine de citrouille n’est pas encore élucidé, mais son effet sur les symptômes de l’HBP, probablement dû à son contenu en stérols(14), est plus puissant que le placebo.(15,16)

Note: Un petit mot concernant son nom latin: Cucurbita pepo fait référence non seulement à la citrouille, mais aussi à toutes les courges qui ont cette forme particulière. Ainsi, la courge Butter Nut et le potiron sont des Cucurbita pepo et leurs graines ont toutes les mêmes propriétés. Donc, quand vous lirez que « seul un type particulier de citrouille a des propriétés médicinales, » vous aurez un petit sourire en coin…

Dosage: En huile: 1g, 3 fois par jour. En terme de stérols: 120mg de bêta-sitostérol par jour (à jeun).

Précautions: Aucun effet secondaire n’a été rapporté. Par contre, les suppléments d’huile en capsule, quel qu’ils soient, devraient être pris en mangeant.

Un cas d’interaction entre le coumadin et une formule complexe contenant entre autres de la citrouille a été rapporté.(17) Par contre, cette interaction ne peut pas être liée à la citrouille.

Attention!

Les symptômes de l’HBP peuvent ressembler à ceux de deux autres pathologies plus graves: le cancer de la prostate et la prostatite. C’est pourquoi il est primordial de consulter un médecin pour obtenir un diagnostique précis.

Dans le prochain billet, nous continuerons dans la même veine avec les quelques autres ingrédients pour les problèmes de santé de l’homme, comme le bêta-sitostérol et le Cernilton. De plus, nous aborderons brièvement les autres approches qui peuvent améliorer le sort des hommes, notamment la nutrition.

 

Références :

  1. Wilt TJ, Ishani A, Rutks I, MacDonald R. Phytotherapy for benign prostatic hyperplasia. Public Health Nutr. 2000 Dec;3(4A):459-72. PubMed PMID: 11276294.
  2. Ishani A, MacDonald R, Nelson D, Rutks I, Wilt TJ. Pygeum africanum for the treatment of patients with benign prostatic hyperplasia: a systematic review and  quantitative meta-analysis. Am J Med. 2000 Dec 1;109(8):654-64. Review. PubMed PMID: 11099686.
  3. Solano RM, García-Fernández MO, Clemente C, Querol M, Bellamy F, Sanchez-Chapado M, Prieto JC, Carmena MJ. Effects of Pygeum africanum extract (Tadenan) on vasoactive intestinal peptide receptors, G proteins, and adenylyl cyclase in rat ventral prostate. Prostate. 2000 Nov 1;45(3):245-52. PubMed PMID:  11074527.
  4. Paubert-Braquet M, Monboisse JC, Servent-Saez N, et al. Inhibition of bFGF and EGF induced proliferation of 3T3 fibroblasts by extract of Pygeum africanum (Tadenan). Biomed Pharmacother 1994;48:43-47.
  5. Paubert-Braquet M, Cave A, Hocquemiller R, Delacroix D, Dupont C, Hedef N, Borgeat P. Effect of Pygeum africanum extract on A23187-stimulated production of  lipoxygenase metabolites from human polymorphonuclear cells. J Lipid Mediat Cell  Signal. 1994 May;9(3):285-90. PubMed PMID: 7921787.
  6. Yablonsky F, Nicolas V, Riffaud JP, Bellamy F. Antiproliferative effect of Pygeum africanum extract on rat prostatic fibroblasts. J Urol. 1997 Jun;157(6):2381-7. Erratum in: J Urol 1997 Sep;158(3 Pt 1):889. PubMed PMID: 9146675.
  7. Krzeski T, Kazón M, Borkowski A, Witeska A, Kuczera J. Combined extracts of Urtica dioica and Pygeum africanum in the treatment of benign prostatic hyperplasia: double-blind comparison of two doses. Clin Ther. 1993 Nov-Dec;15(6):1011-20. PubMed PMID: 7509261.
  8. Wilt T, Ishani A, Mac Donald R, Rutks I, Stark G. Pygeum africanum for benign  prostatic hyperplasia. Cochrane Database Syst Rev. 2002;(1):CD001044. Review. PubMed PMID: 11869585.
  9. Melo EA, Bertero EB, Rios LA, Mattos D Jr. Evaluating the efficiency of a combination of Pygeum africanum and stinging nettle (Urtica dioica) extracts in treating benign prostatic hyperplasia (BPH): double-blind, randomized, placebo controlled trial. Int Braz J Urol. 2002 Sep-Oct;28(5):418-25. PubMed PMID: 15748367.
  10. Stewart KM. The African cherry (Prunus africana): can lessons be learned from  an over-exploited medicinal tree? J Ethnopharmacol. 2003 Nov;89(1):3-13. Review.  PubMed PMID: 14522426.
  11. Koch E. Extracts from fruits of saw palmetto (Sabal serrulata) and roots of stinging nettle (Urtica dioica): viable alternatives in the medical treatment of  benign prostatic hyperplasia and associated lower urinary tracts symptoms. Planta Med. 2001 Aug;67(6):489-500. Review. PubMed PMID: 11509966.
  12. Konrad L, Müller HH, Lenz C, Laubinger H, Aumüller G, Lichius JJ. Antiproliferative effect on human prostate cancer cells by a stinging nettle root (Urtica dioica) extract. Planta Med. 2000 Feb;66(1):44-7. PubMed PMID: 10705733.
  13. Schöttner M, Gansser D, Spiteller G. Lignans from the roots of Urtica dioica and their metabolites bind to human sex hormone binding globulin (SHBG). Planta Med. 1997 Dec;63(6):529-32. PubMed PMID: 9434605.
  14. Carbin BE, Larsson B, Lindahl O. Treatment of benign prostatic hyperplasia with phytosterols. Br J Urol. 1990 Dec;66(6):639-41. PubMed PMID: 1702340.
  15. Bracher F. [Phytotherapy of benign prostatic hyperplasia]. Urologe A. 1997 Jan;36(1):10-7. Review. German. PubMed PMID: 9123676.   (article en allemand)
  16. Friederich M, Theurer C, Schiebel-Schlosser G. [Prosta Fink Forte capsules in  the treatment of benign prostatic hyperplasia. Multicentric surveillance study in 2245 patients]. Forsch Komplementarmed Klass Naturheilkd. 2000 Aug;7(4):200-4. German. PubMed PMID: 11025395.
  17. Yue QY, Jansson K. Herbal drug curbicin and anticoagulant effect with and without warfarin: possibly related to the vitamin E component. J Am Geriatr Soc.  2001 Jun;49(6):838. PubMed PMID: 11454132.

5 commentaires

  1. bonjour,chercheur africain ayant mis sur pied une molécule à base des plantes naturelles pour guérir le cancer de la prostate en trois semaines sans effet secondaire ., pourquoi pas l’essayer

    1. Bonjour Wouagne
      Je suis allé sur votre site. Il faut plus que simplement affirmer que le produit fonctionne et nous montrer une image de l’emballage pour nous convaincre. Il faut : les ingrédients, les concentrations, l’approbation par une entité officielle (ici santé Canada, chez vous ?), la recherche derrière la formulation (y a-t-il des études ?), etc.
      Santé!

  2. J’utilise le même produit que celui mentionné au commentaire précédent et 2 ans. Le produit diminue beaucoup les symptômes. Je ne me lève qu’une fois la nuit généralement et j’en suis donc très satisfait et le recommande aussi.

  3. Bonjour,
    j’utilise ProstatePerform de NewRoots depuis un nombre d’années et tout va bien. Même que mes cheveux repoussent. Je n’ai jamais ressnti aucun effet secondaire. Même que, je peux passer plusieurs jours sans prendre et le résultat est le même. Je recommande au plus haut point ce produit miracle.

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