Tout récemment, Richard Blumenthal, attorney general du Connecticut (l’équivalent du procureur général, ici), a écrit une lettre sommant les grands de l’industrie de l’emballage américaine de cesser toute tentative de campagne de désinformation à propos des BPA (Biphényles aromatiques) – (pour plus d’informations sur les BPA, voir Les perturbateurs hormonaux: une menace réelle!). Dans sa lettre, il affirme que de semer de la confusion sur ce sujet est inadmissible, dangereux pour les enfants et les femmes enceintes, et possiblement illégal.
Cette missive du ministre de la justice fait suite à une réunion au sommet des grands de cette industrie étatsunienne, notamment Crown Packaging Corp, Alcoa, Del Monte Foods, Grocery Manufacturers Association, Coca-Cola, et North American Metal Packaging Alliance qui, aux dires du ministre, complotaient pour «manipuler le processus légal et l’opinion publique».
Bien entendu les porte-paroles de ces divers groupes ont nié le tout. Ils ont même affirmé que leur but était de communiquer l’information juste, tous les faits scientifiques! Ils ont aussi affirmé que la FDA était en train d’évaluer la sécurité des BPA; que les allégations du ministre étaient une invention et que l’information était manifestement inexacte!
Cette tactique de minimiser la perception du risque par une campagne de communication/désinformation bien orchestrée est très connue et fréquemment utilisée. Rappelons-nous de :
· l’industrie du tabac et le risque de cancer;
· l’industrie pharmaceutique et les effets secondaires (retrait du Vioxx, par exemple);
· l’industrie des pesticides et la toxicité neurologique et cancérigène;
· les cellulaires et autres ondes électromagnétiques et les désordres immunitaires et neurologiques;
· et j’en passe!
Les industriels sont les seuls à avoir les moyens de changer les choses de façon radicale et profonde. Pourquoi attendent-ils toujours que le législateur leur torde le bras ou encore que des poursuites et recours collectifs soient entamés contre eux avant de poser des gestes significatifs pour régler le problème? C’est vraiment déplorable!
Ne serait-il pas plus éthique (et même profitable!) d’initier le changement à la source? Dans le cas des perturbateurs hormonaux, il existe de nombreuses alternatives non seulement moins nocives, mais même bonnes pour la santé. Il est vrai que pour être à l’avant-garde, il faut une volonté, de la créativité… penser en dehors de la boîte.
Les industriels, quels qu’ils soient, pensent d’abord au bottom line ($$$). Je crois pourtant qu’il serait plus rentable pour eux de se démarquer du peloton en allant de l’avant avec des solutions qui précèdent le débat.
Je sais, je suis un éternel optimiste, mais si on s’arrêtait quelques instants pour réfléchir à des solutions plutôt que de mettre des efforts à conserver le statu quo, tout le monde ne serait-il pas gagnant?
Jean-Yves
Quand l’ennemi no.1 d’une planète est l’appât du gain aveugle et égo-centriste, il ne faut pas se surprendre de rien. Mais quelle belle initiative du Connecticut. Je peux prédire que les corporations mentionnées dans cet article ne seront plus parmi nous dans 25-30 ans avec ces façons d’agir. Nous sommes en train de nous transformer de brebis insouciante en bélier belliqueux quant nécessaire…
Merci pour ton optimisme.. que nous partageons!
La vie appartient à ceux qui savent encore rêver
Peuple debout!
Je suis impressionnée dans ma pratique quotidienne par le nombre sans cesse croissant d’allergies, d’intolérances alimentaires, de problèmes de fertilité…
Je suis les travaux du professeur dominique Belpomme
http://www.artac.info/static.php?op=Accueil.txt&npds=1
Merci Mme Dumoulin pour le lien artac.